L’année 2010 fut une année relativement
exceptionnelle par l’intensité des évènements
qui se sont produits.
En commençant par la situation au Djavakhk, le
Conseil National Arménien a voulu sensibiliser
la communauté nationale et internationale sur la
situation de crise vécue par les populations
arméniennes, sous le joug géorgien.
Mais il serait très maladroit de prétendre que
les torts seraient exclusifs aux autorités
géorgiennes, il va de soi que la fatalité non
plus n’est pas en cause. Les Arméniens du
Djavakhk doivent comprendre qu’il est temps de
prendre en charge leur destinée et ce dans les
meilleurs délais, afin de réparer les fossés
générationnels qui sont en train de se créer,
par le manque flagrant, entre autre, de
transmission des savoirs et savoir-faire dans le
cadre de l’éducation, préservation de la langue
arménienne, mise en place d’un système
d’apprentissage et de formation professionnelle,
création d’un centre universitaire, de
l’inexistence d’un système de santé fiable basé
sur les savoirs coutumiers en dehors des réseaux
mafieux liés à la drogue, à l’alcool et à une
médecine curative disons-le obsolète, dangereuse
et inefficace même en Occident.
Le Conseil National Arménien n’appelle pas les
autorités géorgiennes à s’investir davantage au
Djavakhk, bien au contraire, mais demande aux
autorités géorgiennes de donner les moyens aux
Arméniens du Djavakhk de rétablir leur autorité
sur leur territoire ancestral. Et, de ne pas
entraver l’application des droits des Peuples
Autochtones reconnus par l’Organisation des
Nations Unies qui doivent pouvoir s’appliquer au
Djavakhk immédiatement, seuls moyens réels et
efficaces de répondre à une crise profonde qui
aliènent les populations et ce depuis maintenant
les années 1990, avec l’effondrement de la
période soviétique.
Le contraire serait vécu par les Arméniens comme
une volonté politique d’étouffement d’une
population, d’un nettoyage ethnique qui ne dit
pas son mot, d’un crime contre un groupe de
personne de même race et pourrait engendrer des
réactions explosives non contrôlées mettant en
cause la sécurité et la stabilité régionale.
Pour répondre objectivement et politiquement à
cette situation de crise, le Conseil National
Arménien, appuie l’existence du Conseil National
des Arméniens du Djavakhk et invite les
Arméniens du Monde entier à consacrer des
efforts financiers et économiques en sa
direction.
Le Conseil National des Arméniens du Djavakhk
est un conseil existant au Djavakhk et
travaillant pour faire face à cette situation de
crise selon un programme précis de
développement. Les Arméniens doivent faire très
attention à ne pas soutenir des structures dite
humanitaires ou autres qui sont complètement
étrangères au Conseil National des Arméniens du
Djavakhk, et qui ne peuvent pas présenter un
véritable programme de développement du Djavakhk
dans le cadre exclusif de la Déclaration sur les
droits des Peuples Autochtones.
Les manipulations politiques vont bon train que
ce soit en Arménie ou en Diaspora, l’objectif
étant de créer des leurres afin que les aides
financières ne puissent pas parvenir au Conseil
National du Djavakhk, véritable structure
politique et juridique ayant pour programme le
rétablissant des droits d’une population et tout
cela organisé au sein même des communautés
arméniennes à travers la planète.
Ainsi, le Conseil National Arménien
condamne avec force ces manœuvres nuisibles et
destructrices, ces détournements de fonds qui
ont une part de responsabilité non négligeable
dans la situation de crise humanitaire vécue par
les populations arméniennes au Djavakhk,
déclarant que les contrevenants devront un jour
ou l’autre rendre des comptes devant le Conseil
National Arménien.
Le Conseil National Arménien, lance un appel
très ferme aux autorités géorgiennes de remettre
en liberté immédiate Vahagn Chakhalyan,
emprisonné injustement depuis le 19 juillet
2008, cette situation va à l’encontre d’un
processus de stabilité et de sécurité régionale,
les autorités géorgiennes sous-estiment la
capacité des Arméniens de mettre en place leur
propre mécanisme et système juridique 'sui
generis' basé sur les droits coutumiers
internes et le droit pertinent ainsi que
son application; c’est une profonde erreur,
puisque cela fera partie d’une de nos
résolutions pour l’année 2011.
Aussi, nos interventions auprès de
l’Organisation des Nations Unies n’ont jamais
cessé que ce soit dans le cadre du Mécanisme
d’Expert sur les droits des Peuples Autochtones
ou l’Office Mondial pour la Propriété
Intellectuelle dans le cadre de la préparation
d’une Conférence Internationale fin 2011
concernant une Convention contraignante pour la
Protection des Expressions Culturelles, des
Savoirs Traditionnels et des Ressources
Génétiques des Peuples Autochtones.
Cette année 2010, fut aussi l’occasion de
présenter à Genève, dans le cadre de l’ONU,
les traditions culturelles des Arméniens
d’Arménie Occidentale.
Nous avons dû faire face à des tensions
intra-communautaires, faut-il le rappeler,
après que des membres du CNA aient été injuriés
par le Président du CCAF et de l’UGAB Europe.
Des propos outrageants ayant pour objet une
volonté intentionnelle de nuire et de mettre en
cause la réalité fonctionnelle des membres du
CNA (pour certains élus par le peuple arménien
donc dans le non-respect du processus
démocratique), la plupart d’ordre raciste, qui
démontrent le niveau gangrénée d’une
Communauté Arménienne en France et des
directions prises dans le but d’en finir avec
l’existence des forces vives revendicatrices des
droits imprescriptibles des Arméniens à une
indépendance nationale, aussi nous avons pu
constater et retenir l’existence d’aucune
réaction réelle et publique de la part des
membres de ces organisations pour désavouer leur
président.
Il s’en ai suivi de plusieurs affaires du même
type comme par exemple, en direction de la
paroisse de l’Eglise de Nice, où des énergumènes
faisant partie d’officines équivalentes, font
tout pour mettre main basse sur l’Eglise après
avoir pu s’approprier le centre scolaire
Barsamian, le bilan est que la situation de la
Communauté Arménienne en France n’a jamais été
aussi catastrophique que depuis, sur la base
d’un certain « Comité du 24 avril »,
précédant un autre « CCAF », qui devrait
aboutir à un « CFA », donc sur la base de
l’utilisation politique d’un Deuil National
transformé en « un Anniversaire du Crime de
Génocide », une mafia négationniste a voulu
régenter la Communauté Arménienne afin de
s’approprier ce qu’elle représentait de matériel
et d’immatériel.
Le 24 avril 2010, cette année fut l’occasion de
participer aux cérémonies de Deuil National à
Paris, à ce titre l’Assemblée des Arméniens
d’Arménie Occidentale en France a pris la
décision de transmettre officiellement au
Président Abdullah GÜL sous-ouvert de la
représentation de la République de Turquie, une
demande de reconnaissance officielle du génocide
des Arméniens perpétré par les gouvernements
successifs turcs de 1894 à 1923 en Arménie
Occidentale occupée. Nous pouvons noter que
depuis 1965, c’est la première fois que les
Arméniens d’Arménie Occidentale font cette
demande officiellement par un document
mentionnant précisément les faits, ainsi cette
résolution s’appliquera tous les ans jusqu’à
l’objectif atteint.
Cette année, la période estivale fut
exceptionnelle aussi par le fait que les
Arméniens d’Arménie Occidentale vivant en
Arménie Orientale ont pris la décision de
constituer une Assemblée qui a déjà un vive
succès parmi la population, rappelons-le pour
une majorité originaire d’Arménie Occidentale.
Nous pouvons noter la poursuite de nos missions
de recherche en Arménie Occidentale et au
Djavakhk et l’organisation d’un camp d’été en
Artsakh en partenariat avec le mouvement
Sardarabad soutenu par des anciens de la guerre
d’Artsakh qui a eu une portée efficace sur les
jeunes participants.
Nous avons eu aussi le plaisir de participer à
la réunion constitutive de l’Assemblée des
Arméniens Autochtones d’Azerbaïdjan dont les
efforts seront soutenus par le Conseil National
Arménien dans le sens de la revendication de
leurs droits en tant que peuple ancien ayant été
victime d’un nettoyage ethnique.
En septembre 2010, le Conseil National Arménien
a réagi de façon très ferme en direction des
autorités turques concernant la restauration des
églises arméniennes et en particulier l’église
d’Akhtamar, dénonçant une appropriation illicite
de nos sites sacrés d’Arménie Occidentale sous -
couvert d’une restauration. Un mouvement de
protestation en Arménie et à travers toutes les
communautés arméniennes s’est soulevé dans le
même sens, la position des Arméniens est donc
unanime combattre l’appropriation illicite des
sites sacrés et du patrimoine arménien par les
autorités turques, condamnant la volonté de
certains de transmettre notre patrimoine et nos
sites sacrés au Patriarcat d’ « Istanbul » donc
à l’Etat turc.
En Europe, l’Assemblée des Arméniens d’Arménie
Occidentale sous l’égide du Conseil National
Arménien a émis une recommandation à l’Union
Européenne et aux parlementaires européens dans
le but de modifier l’article 2 paragraphe b de
la Résolution sur la Question Arménienne de
1987, concernant la non-responsabilité de la
Turquie actuelle sur les évènements qui se sont
produits de 1894 à 1923 en Arménie Occidentale
occupée, soulignant avec force que les Arméniens
n’auraient lieu (droit) à aucune revendication
d’ordre politique, juridique ou matérielle à
l’adresse de la Turquie actuelle qui poursuit
néanmoins l’occupation de l’Arménie Occidentale.
« Plaisanterie » évidemment complètement
inacceptable et de très mauvais goût, qui
demande une solidarité de tous pour que les
droits de l’Homme puissent s’appliquer sans
aucune discrimination y compris pour les
Arméniens d’Arménie Occidentale.
C’est pourquoi et cela a fait aussi l’objet
d’une Résolution particulière en direction de la
date du 22 novembre, date
concernant le processus d’application de la
Sentence arbitrale du Président W. WILSON sur la
frontière entre l’Arménie Occidentale et la
Turquie et sur l’application de la Déclaration
sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux
peuples coloniaux (Résolution 1514 (XV) de
l'Assemblée générale de l’ONU en date du 14
Décembre 1960),
qui sera une date anniversaire et qui fera
l’objet d’une présentation ainsi que d’une
cérémonie.
Une semaine s’est écoulée et voilà que nous nous
sommes tous retrouvés à Marseille afin de
participer au 3ème Congrès National
des Arméniens d’Arménie Occidentale qui fut
l’occasion à tous nos représentants à travers la
planète d’intervenir dans le but d’exprimer leur
position concernant l’Arménie Occidentale et les
droits des Arméniens d’Arménie Occidentale. Un
moment exceptionnel, un moment nécessaire, vital
pour notre peuple, se déroulant en trois
parties, la grande conférence, les tables rondes
et les résolutions.
Au lendemain du 3ème Congrès, le
département des services intérieurs du CNA lança
un appel d’inscription sur les listes
électorales dans le but de permettre à tous de
participer aux élections de nos futurs
représentants locaux du CNA positionnés dans
divers pays, qui devront réactiver les demandes
de nationalité d’Arménie Occidentale.
Ainsi, chers compatriotes, comme vous pouvez le
constater, les Arméniens d’Arménie Occidentale,
sans relâche et avec beaucoup de conviction et
de détermination avancent un peu tous les jours
vers les objectifs qu’ils se sont fixés et avec
les moyens correspondant à leurs propres
ressources, clef de leur indépendance politique.
Chers compatriotes, nous avons besoin de vous,
nous avons besoin de reconstituer dans sa
diversité le peuple Arménien d’Arménie
Occidentale, c’est un devoir en direction de nos
martyrs, c’est une obligation en direction de
nos enfants, c’est une nécessité pour exister et
pour en finir avec le processus d’extinction de
notre peuple.
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël
« arménien », aujourd’hui plus que jamais,
symbole de la renaissance de notre peuple et une
heureuse et bonne année 2011, pleine de
promesse.
Merci