Lorsqu’au 25 janvier 1973, à Los Angeles, un
vieil homme de soixante-dix ans, Gurgen YANIKIAN, survivant du
Génocide, ayant, de ses yeux vu, le massacre des siens, tue le
consul et vice-consul du soi-disant gouvernement Turc,
pseudo-gouvernement allant jusqu’à nier l’existence du peuple
Arménien, ce survivant des massacres de 1915, après avoir été témoin
du massacre de sa famille, ne faisait pas face à de simple
fonctionnaire quelconque, mais il faisait face à des militaires,
hommes de main à la solde de l’armée turque ayant une volonté
politico-militaire de détruire la nation arménienne jusqu’au
dernier.
Ces atrocités, ce déni d’existence et de souveraineté
nationale, au-delà même de la reconnaissance du Génocide par la
soi-disant nation turque, démontrent une volonté militaire de grande
envergure et une volonté actuelle de poursuivre l’extermination des
Arméniens.
Du point de vue, du « simple citoyen turc »,
habitant à ce jour un ancien village arménien, dont la maison est
recouverte de pierre tombale arménienne « Khatchkar », cimetière
profané par son propre père ou grand père, il se demande qui a bien
pu sculpter d’une manière aussi fine et délicate ces chefs d’œuvres.
Actuellement, des cimetières, églises,
monastères, une quantité innombrable de témoignages de l’existence
de nos grands parents se trouvent inaccessibles, abandonnés,
détruits par les populations immigrées. Sur ces terres d’altitude,
3000 ans d’histoire d’une nation sont ainsi effacés à coup de
millions de dollars, dans l’indifférence totale des Nations Unies.
Après avoir détruits nos villes et villages,
anéantis nos populations, les « turcs » et les Etats européens
atteints de modernisme islamique pensent en avoir terminé avec nous.
Ces états seraient radicalement opposés à notre existence en tant
qu’Arménien, ils seraient même surpris que leur système
d’intégration puis d’assimilation n’ait pu, en l’espace d’un siècle,
achever le travail de destructions massives des populations civiles
arméniennes.
Comment se fait-il que ce peuple de
montagnards, enraciné aux confins de l’Asie Mineure puisse encore, à
ce jour, exister et résister, après tout ce qu’il a pu subir ?
« L’histoire
turque, une invention européenne ? »
« L’Acte final de la conférence d’Helsinki
(1er août 1975) sert aujourd’hui de prétexte pour rejeter tout débat
portant sur des modifications de frontières en Europe. Qu’en est-il
vraiment ? »
I.
Egalité souveraine, respect des droits inhérents à la souveraineté
Les États participants respectent mutuellement leur égalité
souveraine et leur individualité ainsi que tous les droits inhérents
à leur souveraineté et englobés dans celle-ci, y compris, en
particulier, le droit de chaque État à l'égalité juridique, à
l'intégrité territoriale, à la liberté et à l'indépendance
politique. Ils respectent aussi le droit de chacun d'entre eux de
choisir et de développer librement son système politique, social,
économique et culturel ainsi que celui de déterminer ses lois et ses
règlements.
Dans le cadre du droit international, tous les États participants
ont des droits et devoirs égaux. Ils respectent le droit de chacun
d'entre eux de définir et de conduire à son gré ses relations avec
les autres États conformément au droit international et dans
l'esprit de la présente Déclaration. Ils considèrent que leurs
frontières peuvent être modifiées, conformément au droit
international, par des moyens pacifiques et par voie d'accord. Ils
ont aussi le droit d'appartenir ou de ne pas appartenir à des
organisations internationales, d'être partie ou non à des traités
bilatéraux ou multilatéraux, y compris le droit d'être partie ou non
à des traités d'alliance ; ils ont également le droit à la
neutralité.
Si l’Union Européenne accueille en son sein la
soi-disante Turquie et les territoires occupés d’Arménie
occidentale, l’Union Européenne soutien, et valide en toute impunité
la volonté militaire des turcs de détruire l’élément arménien.
La Société des Nations responsable et complice
de génocide de 1894 à 1923, relayée à ce jour par l’Union Européenne
confirmerait donc après avoir reconnu les frontières de la
soi-disante Turquie incluant l’Arménie occidentale sa position
criminelle d’héritière de l’histoire turque, fermant ainsi toute
alternative d’accord politique.
Les dispositions de l’Acte final de la conférence d’Helsinki (1er
août 1975) qui, d’ailleurs, n’a qu’une valeur politique et non pas
juridique, interdisent seulement les modifications obtenues par la
violence et non celles qui résulteraient des négociations entre les
peuples intéressées. (À l’exemple de l’accès turc au Nakhitchévan
négocié avec l’Iran le 23 janvier 1932).
L’Acte final considère les frontières en Europe comme
inviolables, mais non comme intangibles.
C’est pourquoi, la France, après avoir reconnu le Génocide des
Arméniens, ne peut sans un référendum national, décidée par la seule
voie du Président de la République Française de l’entrée de la
soi-disante Turquie dans l’Union Européenne.
Cette démarche, l'entrée de la soi-disante Turquie dans l'Union
Européenne, avec ou sans l’approbation de la Nation Française, sera
contraire à la Charte des Nations Unies, dans la mesure ou, si et
seulement si, les Arméniens(nes) en exil habitant en France, descendant
des victimes du Génocide revendiqueraient leurs droits fondamentaux.
Article premier
1. Tous les peuples ont le droit de disposer
d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur
statut politique et assurent librement leur développement
économique, social et culturel.
2. Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer
librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, sans
préjudice des obligations qui découlent de la coopération économique
internationale, fondée sur le principe de l'intérêt mutuel, et du
droit international. En aucun cas, un peuple ne pourra être privé de
ses propres moyens de subsistance.
3. Les Etats parties au présent Pacte, y compris ceux qui ont la
responsabilité d'administrer des territoires non autonomes et des
territoires sous tutelle, sont tenus de faciliter la réalisation du
droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et de respecter ce droit,
conformément aux dispositions de la Charte des Nations Unies.
« Nous n’avons pas
d’autre choix d’avenir que de disparaître ou de nous battre
pour faire valoir
nos droits d’exister ».
Cet ordre international actuel porte la
violence en germe, la lutte armée des années 70 - 80 est issue de
cette discrimination. Mais cette violence, pas si aveugle que cela,
qui a déclenché un réveil national après des décennies d’écrasement
physique et cérébrale, ne peut à elle seule satisfaire à long terme
les aspirations d’une nation à exister.
L’arménien(ne) qui revendique son droit d’existence en tant que tel,
a le droit et même le devoir de se reconstituer collectivement
au-delà d’idéologies partisanes sans avenir. L’existence de luttes
fratricides idéologiques précisément sans cadre national, a été un blocage à l’émancipation politique
et à l’émergence de l’autodétermination du peuple arménien en exil.
Cette reconstitution collective serait un
signe fort de maturité politique, c’est par cette volonté de prise
en charge collective que le peuple arménien en exil pourra lutter
contre toute atteinte à son existence.
Le 17 Décembre 2004, eu égard à la décision des chefs d’état de
l’Union Européenne pour ou contre l’acceptation d’ouverture des
négociations de l’entrée de la soi-disant Turquie en son sein, la
Nation Arménienne en exil aurait toute légitimité de déclarer son
droit à s’autodéterminer et constituer un Conseil national et
exécutif afin de faire appliquer ses droits fondamentaux à
l’existence dans le cadre spécifique de l’Assemblée des Arméniens
d’Arménie Occidentale.
Nous sollicitons l’ensemble des Arméniens(nes) en exil qui
reconnaissent que leurs racines sont en Arménie Occidentale et au–delà
de leur appartenance idéologique ou religieuse, de se réunir au
sein de l’Assemblée des Arméniens d’Arménie Occidentale afin de
faire valoir leurs droits fondamentaux à l’autodétermination.
Arménag APRAHAMIAN
Membre de l'Assemblée des Arméniens d'Arménie Occidentale |