COMMÉMORATION DE LA LIBÉRATION DE CHOUCHI
Le Lundi 9 Mai 2005 à 12h30
Devant la Stèle du Général Antranig au cimetière
du Père Lachaise à Paris
Intervention du
Représentant en France de L'Union des Vétérans de la Guerre d'Artsakh (Karabagh
1991/1994)
Discours de commémoration du 9 mai 2005
Siréli hayrénagitsner,
Hargeli hyurer,
Sourp Hayr,
Je
tiens tout d’abord à remercier de leur présence messieurs, mesdames les
invités, qui nous font l’honneur d’être parmi nous aujourd’hui, et bien
entendu vous tous, chers frères et sœurs, qui avez pris aujourd’hui un
peu de votre temps pour le consacrer à la mémoire de nos combattants.
En
effet, nous sommes réunis ici aujourd’hui pour rendre hommage à tous
ceux qui combattu pour cette terre que nous allons partager tout à
l’heure. Et tout d’abord au premier d’entre eux, celui qui, en libérant
le Zanguezour, a préservé l’Artsakh : le général Antranig
Torosi Ozanian. Nous avons choisi de nous
recueillir auprès de la statue qui lui est dédiée pour fêter la
libération de Chouchi. Car lui, plus qu’un autre, symbolise la volonté
farouche du peuple arménien de vouloir survivre, d’affirmer son
indépendance et sa liberté. Il a regroupé autour de lui des hommes
simples, des hommes libres, des hommes qui croyaient en leurs droits,
qui voulaient faire de leur terre natale un espace de bonheur où élever
leurs enfants. Il a su transformer cette conviction et cette force en
une armée capable de marcher fièrement devant l’ennemi pour lui
reprendre son bien. Ils ont gagné, avec lui pour les guider, le droit de
préserver leur terre et le droit de rester à jamais dans nos mémoires.
Nous n’oublierons jamais ce sacrifice, notre devoir aujourd’hui est de
respecter cette volonté, en protégeant avec la même force et la même
conviction notre héritage.
Une fois de plus l’Artsakh est l’objet de toutes les convoitises et ce
peuple, notre peuple, pour qui cette terre est son sang, son âme ; ce
peuple dérange. Alors que tout semblait perdu, nos combattants, tout
comme l’avaient fait les hommes du général Antranig, ont suivi le même
chemin. Ils n’avaient que leur foi, que leur courage et ils ont encore
réussi. Ils ont gagné, ils ont survécu, là où personne ne pensait les
voir réussir, ils ont rétabli le droit et la vérité. Mais le prix à
payer a été exorbitant. Cette terre qu’ils aiment tant est aujourd’hui
nourrie de leur sang.
Le
Karabagh résonnera éternellement de leurs voix, de leurs cris, de leur
âme. Nous, Arméniens du monde entier, les entendrons à jamais. Car plus
que jamais ce droit qu’ils ont si chèrement défendu est remis en
question. Cette partie du Caucase est et sera l’objet d’enjeux
importants. Il nous faut, nous aussi, être les garants que leur
sacrifice n’a pas été vain. Nous, enfants d’Arménie Occidentale, nos
frères d’Artsakh ou d’Arménie Orientale, devons entretenir une flamme.
C’est l’étincelle de la vie qui naît en nous, le feu de la passion pour
un pays qui nous manque, le brasier de notre colère devant ceux qui nous
spolient et veulent nous faire abandonner nos idéaux. Antranig n’a pas
baissé les bras, nos frères combattants non plus, pourquoi le
ferions-nous ? Ils nous ont montré le chemin de la victoire, alors non,
nous ne les oublierons pas, nous ne nous oublierons pas !
Il y a 90 ans, l’Arménie Occidentale était anéantie, son
peuple exterminé. Aujourd’hui, l’Arménie Orientale a retrouvé
l’indépendance, l’Artsakh a retrouvé la liberté, demain, l’Arménie
Occidentale renaîtra elle aussi de ses cendres.
Je vous invite à présent à vous recueillir dans la prière autour du
Révérend Père Murone.
Krikor Naudé-Kavaldjian
Représentant en France du Conseil National Arménien
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