Depuis plusieurs années maintenant et grâce au
réseau Internet, nous avons la possibilité de
nous
informer sur les différentes cérémonies
commémoratives qui peuvent avoir lieu à travers
la France, l’Europe ou le Monde et je me pose
une question comment, en sommes-nous arrivé là ?
Et pourtant,
nous le savons tous, des millions d’arméniens ont subi durant 29
ans, de 1894 à 1923, un plan d’extermination intentionnel
jugé de génocide, le crime des crimes et reconnu par plusieurs
Etats.
Comment en
sommes-nous arrivés à l’idée qui consisterait à célébrer
« l’anniversaire d’un génocide », une idée qui rapidement, trop
rapidement à mon goût, se diffuse sur les sites d’information,
faut-il être complètement insensible, sans aucune mémoire de la
souffrance de ceux qui ont subi ce crime, pour en célébrer ou
fêter l’anniversaire.
Approfondissons néanmoins
la question, faut-il que les gens soient sadiques, machiavels,
ou complètement inconscients en se regroupant sous l’idée de
célébrer l’anniversaire d’un crime, est–ce bien la véritable
raison de ce regroupement ou bien ces mêmes gens se regroupent
en espérant commémorer le souvenir des victimes du crime en
question et en faire un deuil national ?
Les structures
organisatrices de ces cérémonies, réfléchissent-elles un instant
sur le fait, que le crime de génocide ne se célèbre pas, ne se
fête pas ou ne se commémore pas.
Les structures
organisatrices en question se rendent-elles pas compte que célébrer
ou commémorer l’anniversaire d’un génocide, reviendrait à
commémorer l’anniversaire d’un plan d’extermination, est-ce bien
cela qu’on attend d’une telle commémoration ?
N’y a t'il donc plus de place
aux victimes, n’y a t'il donc plus de place pour tous ces malheureux,
seul compte le crime et son monument, par certains endroits le
génocide a même son mémorial, devenant l’attraction principale,
l’aimant qui attire les badauds ou la foule, pour venir y
déposer une fleur,
Et la question soulevée ne
s’arrête pas à « l’anniversaire du crime de génocide », le crime
de génocide serait identifié, il serait arménien, c’est à dire
que les badauds célèbrent « l’anniversaire du génocide
arménien », un génocide qui aurait pour caractéristique ou pour
particularité d’être arménien, une façon ou une méthode
arménienne pour exterminer les gens en quelque sorte.
Que signifie donc de lutter contre le
négationnisme, quand ces mêmes structures organisatrices ne font
pas la différence entre la commémoration de l’anniversaire d’un
crime de génocide et la commémoration en souvenir des victimes ?
Que signifie donc de
lutter contre le négationnisme, quand ces mêmes structures ne
distinguent pas la différence entre « un génocide arménien » et
le génocide des Arméniens » ?
Que signifie de lutter
contre le négationnisme, quand ces mêmes structures dans un
esprit, qu'on espère seulement immature et inconscient,
transforme le génocide des Arméniens, terme juridique
fondamental désignant un crime de masse et un crime contre
l’humanité, en « arménocide », terme absolument non reconnu sur
le plan juridique, et qui « pourrait » peut être désigner un
crime sur un Arménien, comme peut l’être l’infanticide sur un
enfant ?
Et la confusion, ne s’arrête pas là, voici
que d’autres idées apparaissent comme celle-ci par exemple, qui
prétend :
« Qu’en
dépit de cette solidarité qui les entourait, les Arméniens
seront abandonnés à leur triste destin. »
Et bien voilà, il fallait le dire
que le destin des Arméniens consistait à se faire exterminer, il
l’a dit.
Est-ce qu’à un moment donné toutes
ces structures ont pris conscience, que leur façon d’exprimer
leur sensibilité tant bien même qu'elle existerait encore,
s’appelle en droit français, un outrage en direction du respect
dû aux morts ?