2008
թ,
Յունուար 11
Analyse
ZONE DE SECURITE OU ZONE DE VIE
Nous recevons depuis maintenant
plusieurs mois des informations comme quoi en fait, les pourparlers
concernant le plan de paix entre les Arméniens d’Artsakh et les
Turcs d’Azerbaïdjan sont en bonne voie, on peut même lire que la
reconnaissance d’un « Etat Kosovar » serait un tremplin pour la
reconnaissance internationale de l’Etat du Haut-Karabagh.
A cela, la réponse quasi
permanente de Monsieur
Aliev, Président des Turcs d’Azerbaïdjan est toujours, oui, à
l’autodétermination des Arméniens d’Artsakh mais au sein du
territoire de l’Azerbaïdjan.
Nous sommes confrontés là à deux problèmes,
premièrement les Turcs d’Azerbaïdjan s’approprient sous la menace de
la guerre, le territoire de l’Azerbaïdjan, anciennement
« Atropatène », dont les Arméniens sont un peuple autochtone, c’est
à dire l’un des peuples les plus anciens sur ce territoire, et à ce
titre ils ont des droits spécifiques, et deuxièmement, les Turcs
d’Azerbaïdjan refusent l’application des droits à
l’autodétermination, des Arméniens d’Artsakh (territoire occupé par
les Turcs d’Azerbaïdjan depuis 1921), droits à la terre, au
territoire et aux ressources.
Si nous reprenons le premier cas de figure, que le
territoire d’Azerbaïdjan soit reconnu comme Etat souverain, ne veut
pas dire que cet Etat souverain soit destiné exclusivement aux
Turcs, malgré cela, les nettoyages ethniques de Soumgaït, de Bakou
et de l’ensemble des Arméniens d’Azerbaïdjan, démontrent le niveau
de civilisation des Turcs d’Azerbaïdjan et leur volonté de vivre en
Paix avec les Arméniens d’Azerbaïdjan.
Comment Monsieur Aliev, Président des Turcs
d’Azerbaïdjan envisage de rendre compte des massacres, des
nettoyages ethniques, des destructions du patrimoine arménien devant
la nation arménienne ?
C’est bien de sécurité nationale qu’il s’agit et non
de zone de sécurité territoriale!
Néanmoins un Etat territorial, comme l’Arménie,
aujourd’hui replié sur lui même ne peut pas réagir d'une autre
manière, ce qui l'entraîne non pas dans un processus de
développement et de renforcement de ses bases, mais plutôt dans un
processus d’autodestruction. L'exemple est flagrant si on devait
tenir compte de la réponse de M. Vartan Oskanian dans un article sur
Internet, en admettant que la traduction soit bonne.
"L’Azerbaïdjan parle toujours de l’intégrité
territoriale sans préciser ce que cela signifie. Quoi qu’il en soit,
la question peut concerner la zone de sécurité autour de NKR, mais
jamais le Haut-Karabakh lui-même ", a déclaré le ministre en
ajoutant qu’aucune décision ne peut être prise sans le consentement
du peuple du Karabakh."
Cette réponse en dit long sur la prise de conscience
de ce que peut représenter stratégiquement, aux yeux des autorités,
"une zone de sécurité".
Si nous poursuivons dans cette voie, on peut dire que
l'ensemble des territoires d'Arménie Occidentale à l'Artsakh
représente une zone de sécurité pour les Arméniens, ce dont je suis
tout à fait convaincu.
Il y a en fait plusieurs niveaux de sécurité, il y a
la sécurité d'un Etat, et sans cette sécurité, cet Etat n'existerait
pas, et il y a la sécurité d'une nation qui sans son territoire
originel vivrait un processus de désintégration. A cela je
m'empresse d'ajouter qu'un processus de désintégration est beaucoup
plus actif au sein des peuples qui ont une identité confuse.
C'est pour cette raison que l'identité arménienne
reste un bouclier permettant de résister sur une très longue
période. C'est aussi pour cette raison que les Arméniens d'Arménie
Occidentale ont la capacité de tenir et de résister malgré le fait
qu'une grande partie d'entre eux vive en exil.
Quoiqu'il en soit "cette zone de sécurité" c'est à
dire de Karvadjar à Horadiz, n'est donc pas négociable, avec ou non
l'assentiment des populations arméniennes locales.
Les zones de sécurité sont ainsi de plusieurs
niveaux, un niveau psychologique, un niveau physique, un niveau
spirituel, un niveau politique, un niveau juridique, et aussi un
niveau territorial, donc un aspect interne qui ne doit pas être
systématiquement mis en évidence.
L'analyse doit être remise à plat quand on prend
conscience, que de désigner une portion de territoire comme « zone
de sécurité » revient à dévoiler l'importance d'une zone physique
précise, d’un organe de vie, alors soit c'est du bluff, soit c'est
complètement inconscient au niveau stratégique, dans les deux cas
les conséquences vont peser sur la nation. (ex: dernière nouvelle, le
massif central serait une zone de sécurité pour la France).
Si nous voulons préciser que l'Arménie est une et
indivisible, il serait alors temps aussi d'expliquer ce que signifie
l'Arménie et la nation arménienne, dans tous les cas l'unité de
l'Arménie n'admet pas de zone de sécurité particulière, et comme je
l'ai dis une zone de sécurité dévoilée et négociable est une
aberration ou un crime que seul des esprits inconscients ou pervers
peuvent mettre en avant.
L'action diplomatique ne revient donc pas à désigner
des zones de sécurité négociables et à les mettre en avant comme
instruments d'échange au sein de l'Arménie, mais plutôt de faire
valoir les droits des Arméniens autochtones sur des zones
territoriales comme Shahoumian, Gandja, Soumgaït, et Bakou par
exemple, la différence est de taille
Ainsi, dans le cadre spécifique de sécurité, effaçons
définitivement de notre esprit, la notion de « zone de sécurité »
pour accentuer nos forces sur la sécurité de nos populations
civiles, l’intégralité territorial d’un Artsakh souverain, où les
Arméniens peuvent vivre en Paix, sera donc
le dernier mot de l’histoire, n’en déplaise aux autorités actuelles.
par Arménag Aprahamian
Membre du Conseil National Arménien
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