21
Մայիս
2022 թ,
Conseil
National
La neutralité de la France et la guerre en Artsakh
Rapport du Conseil National d’Arménie Occidentale destiné au Sénat
français
et au Conseil de l'Europe
Introduction
Conséquences humanitaires du conflit entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan
Le Conseil National
d’Arménie Occidentale déplore les conséquences humanitaires
tragiques du conflit mené par l’Azerbaïdjan contre l’Arménie et plus
généralement contre la population civile arménienne.
Au cours de ce conflit,
la guerre a été déclenchée (sans
déclaration de guerre) par l’Azerbaïdjan dans le but de
nettoyer la population civile arménienne, principalement à deux
reprises, d’abord à la fin de 1991 jusqu’en 1994, puis en 2020
pendant six semaines.
Mais, durant la première
guerre en Artsakh les formations de volontaires arméniens ont
résisté devant les forces militaires d’Azerbaïdjan.
Durant la seconde guerre
en Artsakh, l’Azerbaïdjan a bénéficié du soutien de la Turquie et de
sa technologie, des troupes takfiristes venues de Syrie, du soutien
et de la technologie de plusieurs autres Etats.
Au cours de cette guerre
de six semaines, plus de 3 900 soldats arméniens et 2 900 soldats
azerbaïdjanais ont été tués ou ont disparu, et il y a eu aussi de
nombreuses victimes civiles. Plus de 91 000 Arméniens et 84 000
Azerbaïdjanais ont été déplacés du fait du conflit.
Le présent rapport
examine les questions suivantes:
1)
Contexte
2)
La question de l’autochtonie des Arméniens
3)
Le génocide des Arméniens de 1894 jusqu’à nos jours
4)
La Conférence de la paix – 1919
5)
L’Arménie Occidentale et l’Artsakh – Le Karabagh (Artsakh)
partie intégrante de l’Arménie
6)
La France reconnait la République d’Arménie intégrale en 1920
suite au génocide du peuple arménien – Conférence de San Remo
7)
Pourquoi le Centenaire du Traité de Sèvres?
8)
Les conditions de constitution et de reconnaissance d’un Etat
arménien en Arménie Occidentale
9)
La question des Chartes d’amitié conclues avec des communes
du Haut-Karabagh –
19.09.2019
10)
Les bases du Rapport Situation de guerre au Haut-Karabagh -
publiée dans le JO Sénat du 15/10/2020
11)
Le rapport du Sénat - Haut-Karabagh : dix enseignements d'un
conflit qui nous concerne
12)
Les positions du Parlement français
13)
Pourquoi la France ne veut-elle pas reconnaître le
Haut-Karabakh ?
14)
Conclusions
I)
Contexte
Afin de faciliter la
compréhension de l’histoire du conflit et de la position de notre
Conseil National, cette étude fait référence aux travaux antérieurs
à celle-ci et, en particulier, à sa Résolution
1416 (2005) «Le
conflit du Haut-Karabagh traité par la Conférence de Minsk de
l’OSCE» et au rapport du Sénat français « Haut-Karabagh
: dix enseignements d'un conflit qui nous concerne »
en date
du 7 juillet 2021.
Comme l’intitulé de
cette résolution l’indique, il s’agit d’un conflit qui concerne la
région du Karabagh. Après avoir occupé illicitement la région du
Nakhitchevan (région faisant partie intégrante de la République
d’Arménie de 1920) et détruit tout le patrimoine culturel arménien,
effaçant toutes traces existentielles des Arméniens de cette région.
L’Azerbaïdjan demande
également la restitution de sept districts environnants faisant
partie intégrante de la République d’Arménie reconnue en 1920.
En 1991, lors de
l’accession de l’Azerbaïdjan à l’indépendance, ses frontières ont
été illicitement reconnues (y compris par le Conseil de l’Europe),
sans prendre en compte la reconnaissance de la République d’Arménie
de 1920, et sans prendre en compte que, la population arménienne de
la région du Karabagh revendiquait parallèlement son maintien au
sein de la république d’Arménie et son droit à l’autodétermination
avant même la déclaration d’indépendance de l’Azerbaïdjan.
À la suite de la guerre
de 1991-1994, l’Organisation des Nations Unies a adopté les
Résolutions 822 (1993), 853 (1993), 874 (1993) et 884 (1993)
exhortant les parties à se conformer à ces résolutions et à renoncer
aux hostilités armées ainsi qu’à retirer leurs forces militaires des
territoires occupés. La question des territoires occupés doit être
considérée sur la base des reconnaissances, des traités, des
résolutions, des actions militaires, des massacres et du génocide
des populations arméniennes au moins depuis 1914, c'est-à-dire au
début de la première guerre mondiale.
Dans le cas contraire,
il y a falsification de la procédure, négation des preuves et non
respect du droit international pertinent et conséquent à tous les
crimes, c’est la porte ouverte à toutes les barbaries.
Lors de leur adhésion au
Conseil de l’Europe, en janvier 2001, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se
sont engagés à n’utiliser que des moyens pacifiques pour régler le
conflit. Dans le même temps, l’Arménie s’est engagée à user de son
influence considérable sur la région du Karabagh pour promouvoir une
solution au conflit. Ces engagements n’ont pas été respectés par
l’Azerbaïdjan qui a presque quotidiennement utilisé ses snipers
contre les gardes-frontières et déclenché une attaque d’envergure en
Avril 2016.
Le présent rapport
prendra ce contexte en considération et se concentrera non seulement
sur les conséquences humanitaires, les personnes décédées, les
personnes disparues et les blessés; les prisonniers de
guerre/captifs présumés; les allégations de crimes, de crimes de
guerre et d’autres actes répréhensibles; les mines terrestres et les
munitions non explosées; les personnes déplacées; les tensions le
long des frontières; le patrimoine culturel, et les discours de
haine, mais également sur les conséquences politiques ou les
solutions politiques, ainsi que le non-respect du droit
international.
Il examinera pour
l’essentiel la récente guerre de six semaines et les difficultés
actuelles. Il y a aura également lieu d’examiner certaines
conséquences humanitaires liées à la guerre de 1991-1994 et à ses
séquelles.
Des
recommandations/déclarations du Gouvernement et du Parlement de
l’Arménie Occidentale ont été adressées aux Gouvernements et
Parlements du monde entier sur les mesures à prendre pour résoudre
les conséquences humanitaires à court et à long termes et
s’acheminer progressivement vers la paix et la réconciliation. La
communauté internationale, notamment le Conseil de l’Europe et le
Sénat français, sont invités à prendre en considération les faits
suivants.
II)
L’autochtonie des Arméniens, et l’histoire d’Aratta l’un des plus
anciens Etat au monde
Les plus anciens
documents historiques concernant les hauts plateaux arméniens
remontent au 3e millénaire avant Jésus-Christ. Les inscriptions
sumériennes mentionnent l'ancien État d'Aratta (28e-27e siècles
avant J.-C.), qui était situé sur le plateau arménien et qui
correspond aujourd’hui au territoire de l’Arménie Occidentale.
Le nom Aratta est la
version sumérienne d'Ararat - le nom biblique de l'Arménie. Le
parallèle est immédiatement perceptible dans l'histoire sumérienne
et biblique du grand déluge. Dans les deux récits, Aratta et Ararat
(respectivement sumérien et biblique) sont considérés comme la terre
sacrée du salut pour toute l'humanité. Selon les inscriptions
sumériennes, Aratta était un état théocratique primitif dirigé par
des rois-prêtres.
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2021/Les_Hays_l_Autochtonie_et_l_Armenie_Occidentale.pdf
III)
Le génocide des Arméniens
DECLARATION DE LA
TRIPLE-ENTENTE DU 24 MAI 1915 (SOURCE (SOURCE: RDIP/AGENCE HAVAS)
:
France,
Grande-Bretagne et Russie.
– Déclaration de la Triple-Entente tenant pour responsable le
gouvernement turc des massacres commis par la Turquie en Arménie, en
date du 24 mai 1915.
Depuis un mois environ,
la population kurde et turque de l’Arménie procède de connivence et
souvent avec l’aide des autorités ottomanes, aux massacres des
Arméniens. De tels massacres ont eu lieu vers la mi-avril (nouveau
style) à -avril (nouveau style) à Erzeroum, Dertchun, Eguine, Akn,
Bitlis, Mouch, Sassoun, Zeitoun, et dans toute la Cilicie ; les
habitants d’une centaine de villages aux environs de Van ont été
tous assassinés; dans la ville même, le quartier arménien est
assiégé par les Kurdes, en même temps à Constantinople, le
gouvernement ottoman sévit contre la population arménienne
inoffensive.
En présence de ces
nouveaux crimes contre l’Humanité et la Civilisation, les
Gouvernements Alliés font savoir publiquement à la Sublime-Porte
qu’ils tiendront personnellement responsable des dits crimes tous
les membres du gouvernement ottoman ainsi que ceux de ses agents qui
se trouveraient impliqués dans de pareils massacres.
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2022/Tant_quun_Genocide_nest_pas_repare_il_se_poursuit_dans_le_temps-07.04.2022.pdf
IV) La
Conférence de la Paix – 1919
Au nom de
la Nation Arménienne toute entière dont les délégués élus, venant de
l’Arménie et de toutes les parties du monde, ont été réunis en
Conférence à Paris, la Délégation Nationale Arménienne a eu
l’honneur de soumettre à la Conférence de la Paix le présent
mémoire, qui résume les aspirations et les revendications de la
Nation Arménienne.
« Après
des siècles d'oppression et de souffrance notre nation se trouve
aujourd'hui au terme de la conflagration universelle, déchirée et
ensanglantée, mais vivante et aspirant avec une foi plus ardente que
jamais à se libérer et à réaliser son idéal national grâce à la
victoire des Puissances alliées et associées qui ont inscrit sur
leurs drapeaux les principes du Droit, de la Justice et du droit des
peuples à disposer de leur sort.
Se fondant
sur ces grands principes, la Délégation Nationale Arménienne,
interprète du vœu unanime de toute la nation, dont une partie s'est
déjà constituée en République Indépendante au Caucase, a proclamé
l’indépendance de l’Arménie intégrale et I'a notifiée aux
Gouvernements Alliés par une note du 30 novembre 1918.
L’Arménie
a conquis son droit à l'indépendance par sa participation volontaire
et spontanée à la guerre sur les trois fronts du Caucase, de Syrie
et de France, et par les centaines de milliers d'hommes, de femmes
et d'enfants qui sont tombés victimes de sa fidélité à la cause de
I‘Entente, (qu'elle a considérée, des le début, comme sa propre
cause.
Par ces
pertes énormes sur les champs de bataille, sur les champs de
massacre et le long des routes de la déportation, elle a payé à la
mort un tribut plus lourd (qu'aucune autre nation belligérante). «
La
victoire des Alliés I'a délivrée du joug de ses oppresseurs et ses
malheurs suffiraient à justifier son droit à l’indépendance; mais —
I'exposé qui suit le montrera — elle a encore à faire valoir
d'autres titres d'ordre historique, ethnique, politique et moral,
dont I'importance n'est pas moindre.
Carte de l’Arménie (Etat arménien)
En accord avec les termes du Mémorandum
de la Conférence de la Paix (1919)
http://www.western-armenia.eu/archives-nationales/Memorandum/The_Armenian_Question_before_the_peace_conference_1919.pdf
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2019/La_Question_Armenienne-1919-1920.pdf
V)
L’Arménie Occidentale et l’Artsakh – Le Karabagh (Artsakh) partie
intégrante de l’Arménie
D'après le principe
ethnographique, qui est la base de la délimitation des frontières,
la frontière entre l'Arménie (Hayastan) et l'Azerbaïdjan suit
essentiellement la ligne qui sépare la zone des plaines de celle des
régions montagneuses. Elle commence près du village de Balakend
(district de Kazakh), là ou prend fin la frontière arméno-géorgienne
et suit la direction E.S.E., jusqu'au village arménien de Tchaily (à
8 Kms ouest du village de Terter).
Certaines régions de
l’Arménie Caucasienne ont été contestées par nos voisins, les
Géorgiens et les Tartares. Tandis que le Gouvernement de la
République d’Arménie a attendu, avec patience et confiance, la
décision de la Conférence de la Paix, notre voisine, la République
d’Azerbaïdjan, a cherché à mettre les Alliées devant un fait
accompli.
http://www.western-armenia.eu/archives-nationales/Armenie_1920/La_republique_Armenienne_et_ses_voisins.pdf
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2021/Sur_la_question_de_la_delimitation_et_de_la_demarcation_des_frontieres.pdf
http://www.western-armenia.eu/archives-nationales/Armenie_1920/L-Armenie_transcaucasienne-territoires_frontieres_statistiques.pdf
http://www.western-armenia.eu/archives-nationales/Armenie_1920/Donnees_statistiques_des_populations_de_Transcaucasie.pdf
Du point de vue des autorités de l’Arménie Occidentale déclarée à
Chouchi le 17 décembre 2004, Etat continuateur de la République
d’Arménie de 1920, le Karabagh ou Artsakh en arménien fait partie
intégrante de la République d’Arménie reconnue de facto et de jure
en 1920, par les Puissances Alliées et Associées.
http://www.western-armenia.eu/stat.gov.wa/fr/2011/Declaration-officielleCNA1.pdf
http://www.western-armenia.eu/stat.gov.wa/fr/2011/Declaration-relative-aux-Droits-des-Armeniens-d-Armenie-Occidentale.pdf
La
question de la frontière entre la République d’Arménie comprenant l’Artsakh
et l’Azerbaïdjan est notée dans l’article 92 du traité de Sèvres qui
a été ratifié par les autorités de l’Arménie Occidentale le 24 juin
2016.
Les prétentions azerbaïdjanaises se basent sur le traité illicite de
Batoum (4 juin 1918) et celui de Kars (13 octobre 1921) – Le partage
de l’Arménie après l’armistice de 1918.
Selon le Traité de Moscou signé le 16 mars 1921,
la Turquie kémaliste et la Russie bolchevique ont en fait divisé le
territoire de la République d'Arménie (1920).
La Turquie a gagné le territoire de la région de Kars perdu en
1877-1878, la partie sud de la région de Batoumi. On considère qu'au
lieu de la partie nord de la région de Batoumi, les bolcheviks ont
cédé la province de Surmalu aux Turcs.
Le Traité de Kars du 13 octobre 1921
n'avait pour but que de confirmer les dispositions du traité de
Moscou par les représentants de l'Arménie soviétique, de la Géorgie
et de l'Azerbaïdjan.
Le Traité de Kars comprenait les dispositions importantes suivantes
:
• Tous les Traités antérieurs entre les pays signataires ont été
annulés, à l'exception du Traité de Moscou.
• Une nouvelle frontière a été tracée entre l'Arménie et la Turquie,
qui traversait les fleuves Akhuryan-Araks. En conséquence, la région
de Kars est passée presque complètement à la Turquie avec ses villes
de Kars, Sarighamish, Ardahan, Olti, Kaghzvan, les ruines d'Ani
(environ 18.000 kilomètres carrés), ainsi que la province de Surmalu
de la province d'Erevan, y compris le mont Ararat, Igdir et les
villes de Koghb (environ 3.200 km2).
• La province de Nakhitchevan, qui a été formée sur le territoire
des provinces de Sharur-Daralagyaz, partie de Nakhitchevan, province
d'Erevan, a été déclarée république autonome sur le territoire de
l'Azerbaïdjan, à condition que ce dernier ne la transfère à aucun
tiers.
• La région de Batoumi est divisée entre la Turquie et la Géorgie.
La partie nord est restée dans le port de Géorgie via le port de
Batoumi (plus tard, la République autonome d'Adjarie a été formée
dans cette région), et la partie sud a traversé la ville d'Ardvin
jusqu'en Turquie.
Traité du point de vue du droit international
En raison de décennies de malentendus, l'idée fausse selon laquelle
l'accord de Kars définit la soi-disant frontière arméno-turque
prévaut toujours. Du point de vue du droit international, l'examen
de ce document fait apparaître qu'il n'a jamais eu, n'a pas de
valeur juridique, donc ne crée pas d'obligations pour les parties.
Pouvoirs des parties signataires
Le Traité de Kars est illégal et invalide dès sa signature, car
aucune des parties au traité n'a été un sujet de droit
international. Les questions du statut juridique de la légitime
légitimité et de la légalité de la RSS d'Arménie sont étroitement
liées. Selon les directives officielles de l'ONU, "les traités
internationaux sont des accords entre les sujets du droit
international, par lesquels ils créent, modifient ou mettent fin à
des droits et obligations mutuels".
La légalité des Traités
Autrement dit, pour la légalité d’un Traité, il est nécessaire que
chacune des parties au traité soit un sujet de droit international,
c'est-à-dire un représentant autorisé du gouvernement légitime d'un
État internationalement reconnu.
Pour autant, Mikhaïl
Gorbatchev devient secrétaire général du Parti communiste de l'Union
soviétique en mars 1985, et
entreprend ses réformes de perestroïka et de glasnost.
La glasnost, ou « ouverture », augmente les libertés
individuelles, les citoyens pouvant alors exprimer leurs doléances
vis-à-vis du système soviétique et de ses dirigeants.
Capitalisant sur ce principe, les dirigeants du Soviet régional du
Karabagh votent l'unification de la région autonome avec l'Arménie,
le 20
février 1988.
L’Arménie Occidentale rappelle que l’Arménie soviétique aujourd’hui
République d’Arménie (Orientale) se déclarant indépendante depuis le
21 septembre 1991, n’a pas de revendications territoriales vis-à-vis
de l’Azerbaïdjan ni de la Turquie.
En application du principe de droit international « uti
possidetis » (« vous posséderez ce que vous possédiez
déjà »), ou principe d'intangibilité des frontières, lorsque la
dissolution de l’État soviétique donne naissance à plusieurs
nouveaux États, les limites internes antérieures seraient
considérées comme faisant référence.
Ce serait en application de ce principe que, lors de l'éclatement de
l'URSS, les frontières administratives entre les différentes
républiques soviétiques auraient acquis le statut de frontières
internationales sans aucune commission de délimitation et de
démarcation tenant compte des réalités démographiques.
Pourtant, c’est également en application de ce même principe, que
l’Arménie Occidentale (1920) sous occupation, déclare que son
intégrité territoriale comprend également l’Artsakh.
Par conséquent, le démembrement de l’Etat arménien de 1920 par les
forces soviétiques est illicite, c’est un acte d’occupation qui ne
peut être une base légale pour déterminer les frontières de
soi-disant nouveaux Etats issus de l’Union soviétique.
La République d’Arménie Occidentale même occupée met en avant
l’intangibilité de son territoire et accuse la Turquie et
l’Azerbaïdjan d’occupation devant le droit international.
La Loi
sur l’Artsakh (Karabagh) approuvée par le Parlement de l’Arménie
Occidentale le 01 mars 2021
Article
1.
– Le territoire d’Artsakh (Karabagh) fait partie intégrante du
territoire de l’Arménie Occidentale (Arménie), conformément à la
reconnaissance de l’Etat d’Arménie de facto le 19 janvier 1920 et de
jure le 11 mai 1920.
Article
2.
– Le peuple arménien d’Artsakh (Karabagh) est une composante
indissociable du peuple arménien autochtone d’Arménie Occidentale.
Article
3.
– Le peuple arménien d’Artsakh (Karabagh) a le droit de demander la
citoyenneté de l’Arménie Occidentale et l’application de son droit à
l’autodétermination.
Article
4.
– Cette loi, une fois ratifiée sera intégrée dans la Constitution de
la République d’Arménie Occidentale.
Article
5.
– Cette loi une fois ratifiée sera publiée au Journal officiel de la
République d'Arménie Occidentale.
VI)
La
France reconnait la République d’Arménie intégrale en 1920 suite au
génocide du peuple arménien – Conférence de San Remo
Suite à la présentation
officielle d’un Mémorandum par les représentants de l’Arménie à la
Conférence de la Paix à Versailles, le 26 Février 1919, La
Délégation Nationale Arménienne, première gouvernance de l’Arménie
turque, élue par la Conférence Nationale Arménienne à Paris, le 15
Mai 1919, est composée de Son Excellence Boghos Nubar Pacha, du
Professeur A. Der-Hagopian, des docteurs H. Nevrouze et K.
Pastermadjian et de MM. A. Tchobanian et V. Tékéyan.
Elle travaillera de
concert avec la Délégation de la République Arménienne du Caucase,
composée de MM. Aharonian, H. Ohandjanian et M. Bahadjanian et
formera avec cette dernière la Délégation de l'Arménie Intégrale,
dont la devise sera « l'Arménie Intégrale, libre, el indépendante
dans ses limites historiques ».
Au commencement de
l’année 1920, les Principales Puissances alliées reconnurent le
gouvernement de l’État arménien comme gouvernement de fait. Et le 27
janvier 1920, le Secrétariat général de la Conférence de la Paix
avisa le Président de la Délégation arménienne que, dans sa séance
du 19 janvier 1920, le Conseil suprême avait pris les deux décisions
suivantes:
« 1° Que le gouvernement
de l’État arménien sera reconnu comme gouvernement de fait » ; « 2°
Que cette reconnaissance ne préjugera pas la question des frontières
éventuelles de cet État ».
Le Secrétariat général
ajoutait que l’ambassadeur des États-Unis lui avait fait connaître,
le 26 janvier, « que le gouvernement américain se ralliait à cette
solution ».
https://bibliotheque-numerique.diplomatie.gouv.fr/ark:/12148/bd6t5327035x.texteImage
VII)
Pourquoi le Centenaire du Traité de
Sèvres?
Pourquoi commémorer le
100ième anniversaire du Traité de Sèvres ? N’a-t-il pas apporté, en
définitive, au peuple arménien, à ses amis et aux hommes épris de
justice, la plus grande déception ?
Les Alliés qui ont, avec
les Turcs, solennellement apposé leur signature au bas de ce traité,
reconnaissant une Arménie indépendante et lui accordant une partie
des territoires historiques arméniens, n’ont-ils pas peu après voulu
renier à Lausanne le petit allié d’Orient dont ils avaient célébré
jusqu’alors la vaillance ?
Certes, la portée de ce
Traité se trouve restreinte, certains Etats signataires ne l’ayant
pas ratifié. Sa valeur juridique n’en demeure pas moins indéniable,
c’est pourquoi l’Arménie Occidentale conformément à la procédure
ci-dessous a ratifié le Traité de Sèvres, le 24.06.2016.
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2019/Pourquoi_le_Centenaire_du_Traite_de_Sevres.pdf
http://www.western-armenia.eu/archives-nationales/Traite/Traite-de-Sevres1.pdf
VIII)
Les conditions de constitution et de reconnaissance d’un Etat
arménien en Arménie Occidentale
De l’Armistice de
Moudros (30 octobre 1918) à la Sentence arbitrale du 28ième
Président des Etats-Unis Woodrow Wilson (22 novembre 1920) la
question de l’indépendance de l’Arménie devient une question de
droit international.
Après que Boghos Nubar
Pacha ait présenté un Mémorandum le 26 février 1919 à la Conférence
de Paix de Versailles puis constitué un gouvernement le 15 mai 1919,
l’Arménie sur le territoire de l’Arménie Occidentale est reconnue de
facto (19 janvier 1920), puis dans le cadre de la Conférence de San
Remo faisant partie des Puissances alliées et associées l’Arménie
(Arménie Occidentale) est reconnue de jure (11 mai 1920) au moment
ou le Conseil Suprême transmet le Traité de Sèvres pour signature à
la Turquie.
La Turquie reconnait le
nouvel Etat arménien le 25 juin 1920. Il est décidé que la capitale
de l’Etat arménien sera Erzeroum (Karin).
Le Traité de Sèvres est
signé par la Turquie, les Puissances Alliées et Associées et
l’Arménie, le 10 août 1920, reconnaissant l’Etat arménien comme
souverain et indépendant comme l’avaient déjà fait les Puissances
Alliées sur les provinces de l’Arménie Occidentale (Van, Bitlis,
Erzeroum et Trébizond).
Le 22 novembre 1920, une
Sentence arbitrale signée par le 28ième Président des Etats-Unis
Woodrow Wilson règle définitivement la question des frontières entre
l’Arménie Occidentale et la Turquie.
La question du
règlement de la frontière orientale avec l’Azerbaïdjan est précisée
dans l’article 92 du traité de Sèvres.
ARTICLE 92
Les frontières
respectives entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie seront
déterminées par accord direct entre les Etats concernés. Dans le cas
où les Etats concernés ne parviendraient pas à déterminer la
frontière par un accord à la date de la décision mentionnée à
l’Article 89, la ligne de frontière en question sera définie par les
Principales Puissances Alliées, qui se chargeront également de son
tracé sur le terrain.
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2018/Histoire_du_Decret_russe_sur_l_Armenie_turque-12.01.2018.pdf
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2019/Les_Conditions_de_Reconnaissance_de_lArmenie_Occidentale.pdf
IX)
La question des Chartes d’amitié conclues avec des communes du
Haut-Karabagh –
19.09.2019
Un an avant la seconde guerre en Artsakh
La
charte d’amitié conclue le 21 octobre 2018 entre les villes de
Saint-Etienne et de Chouchi et la charte d’amitié conclue le 25
septembre 2017 entre les villes de Décines-Charpieu et Tchartar,
contestées respectivement par le Préfet de la Loire et le préfet du
Rhône, sont annulées.
Le tribunal considère que ces chartes d’amitié, qui prévoient que
soit recherché un développement des relations entre les deux villes
signataires, constituent des actions de coopération. Elles ne
peuvent donc qu’être conclues dans le respect des engagements
internationaux de la France.
Les juges relèvent que la France, s’est engagée, dans le cadre du
« groupe de Minsk », créé par l’Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe le 23 mars 1995, à ne pas reconnaitre la
République du Haut-Karabagh, dont le statut international n’est pas
établi, en l’attente du règlement du conflit.
-
les dispositions de l’article L. 1115-1 du code général des
collectivités territoriales ont été méconnues, dès lors que la «
République du Haut-Karabagh » n’est pas reconnue par la France et
qu’un grave conflit existe sur le territoire du Haut-Karabagh, dont
l’objet est l’intégrité territoriale de la République
azerbaïdjanaise et la reconnaissance du Haut-Karabagh en tant
qu’Etat ;
Ils en déduisent que cet engagement impose une obligation de
neutralité de la part des autorités françaises dans ce conflit et,
qu’en conséquence, les Maires des communes françaises ont signé ces
chartes d’amitié en méconnaissance des engagements internationaux de
la France.
Le tribunal prononce donc l’annulation des deux chartes d’amitié.
> Lire
les décisions
http://lyon.tribunal-administratif.fr/content/download/165172/1664912/version/2/file/1808761-1901999.pdf
X)
Les bases du rapport - Situation de guerre au Haut-Karabagh -
publiée dans le JO Sénat du 15/10/2020
https://www.senat.fr/questions/base/2020/qSEQ201018209.html
Haut-Karabagh : « Monsieur le Ministre, passez à l’action ! »,
appelle Christian Cambon
Le Sénat a voté une proposition de résolution pour la reconnaissance
de la République du Haut-Karabagh après l’écrasante défaite de
l’Arménie face à l’Azerbaïdjan. Cette mesure symbolique a remporté
un soutien trans-partisan ou presque, seule la majorité
présidentielle s’y est opposée.
XI) Haut-Karabagh : dix enseignements d'un conflit qui nous
concerne
7 juillet 2021 :Haut-Karabagh
: dix enseignements d'un conflit qui nous concerne
( rapport d'information )
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Rapport d'information n° 754 (2020-2021) de M. Olivier
CIGOLOTTI et
Mme Marie-Arlette
CARLOTTI,
fait au nom de la commission
des affaires étrangères, de la défense et des forces armées,
déposé le 7 juillet 2021
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Affaires étrangères et coopération
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Défense
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L'ESSENTIEL : HAUT-KARABAGH : DIX ENSEIGNEMENTS D'UN CONFLIT QUI
NOUS CONCERNE
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INTRODUCTION
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PREMIÈRE PARTIE - ENSEIGNEMENTS GÉOPOLITIQUES :
LE CAUCASE, UNE RÉGION SOUS INFLUENCES
·
I. UNE GUERRE DÉCLENCHÉE PAR L'AZERBAÏDJAN ET LA TURQUIE
·
A. UN PROCESSUS DE NÉGOCIATION DANS L'IMPASSE
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1. Retour sur la première guerre
·
2. L'échec de plus de deux décennies de négociations
·
B. UNE GUERRE MÉTICULEUSEMENT PRÉPARÉE
·
1. Une guerre voulue par l'Azerbaïdjan
·
2. Le rôle déterminant de la Turquie
·
II. UNE SITUATION INSTABLE SOUS CONTRÔLE DE LA RUSSIE
·
A. UNE SITUATION NON STABILISÉE
·
1. L'Arménie sous le choc
·
2. L'Azerbaïdjan tenté de profiter de son avantage ?
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B. LA RUSSIE, PUISSANCE MÉDIATRICE OU PARTIE PRENANTE ?
·
1. La déclaration du 9 novembre 2020, un succès pour la Russie
·
2. Le rôle clef de la Russie dans son ex-empire
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III. UN PROCESSUS DE PAIX MULTILATÉRAL À RECONSTRUIRE
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A. DE NOMBREUSES QUESTIONS EN SUSPENS
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1. Des urgences humanitaires
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a) La question des prisonniers
·
b) Les mines antipersonnel
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2. La difficile question des frontières
a) Intangibilité des frontières contre droit à l'autodétermination
·
b) Des cartes incertaines
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3. La question du statut du Haut-Karabagh
·
B. LE GROUPE DE MINSK, UN CADRE QUI RESTE PERTINENT
· 1.
Une nécessaire relance du Groupe de Minsk...
·
2. ... dans le cadre d'un mandat renouvelé et de moyens accrus
·
IV. UN PATRIMOINE DE L'HUMANITÉ A PROTÉGER
·
A. UN PATRIMOINE EN DANGER
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1. Un passé douloureux
·
2. Des inquiétudes fortes suscitées par le conflit
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B. UNE INDISPENSABLE INITIATIVE INTERNATIONALE
·
1. Une mission de l'UNESCO
·
2. Une communauté internationale mobilisée
·
V. RENFORCER ET RÉÉQUILIBRER L'ACTION DE LA FRANCE ET DE L'UE
NOTAMMENT DANS LE DOMAINE ÉCONOMIQUE
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A. LE PARTENARIAT ORIENTAL, PARTENARIAT ÉCONOMIQUE OU GÉOPOLITIQUE ?
·
1. Une UE sans « boussole stratégique » dans le Caucase ?
·
2. Des relations économiques déséquilibrées
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B. LA FRANCE, PUISSANCE CONCILIATRIC
1. Des relations de longue date à renforcer avec l'Arménie
·
2. Des relations également soutenues avec l'Azerbaïdjan
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DEUXIÈME PARTIE - ENSEIGNEMENTS MILITAIRES : UNE GUERRE DU XXIE
SIÈCLE ?
·
I. LES DRONES, NOUVEAUX ACTEURS INCONTOURNABLES DE LA TROISIÈME
DIMENSION
·
A. LE RÔLE DÉTERMINANT DES DRONES
·
1. Drones ...
·
2. ... et munitions télé-opérées
·
B. UNE NOUVELLE DOCTRINE D'EMPLOI
·
1. Une plus-value capacitaire déterminante
·
2. Salves et essaims de drones : un train en marche
·
II. L'IMPORTANCE DES DÉFENSES SOL-AIR ET DE LA LUTTE ANTI-DRONES
·
A. DÉFENSES SOL-AIR, UN ENJEU NÉGLIGÉ DANS LE MONDE POST-GUERRE
FROIDE
·
1. Des capacités qui se sont fortement réduites
·
2. La défense de proximité des unités terrestres
·
B. DSA ET LAD, DES ENJEUX IMPORTANTS DE LA PROCHAINE LPM
· 1.
Les défis de la protection face aux menaces saturantes
·
2. La lutte anti-drones
III.
LES DÉFIS DE LA HAUTE INTENSITÉ : GUERRE LOGISTIQUE, GUERRE
ÉCONOMIQUE
A. UNE ILLUSTRATION DU CONCEPT DE CONFLIT DE HAUTE INTENSITÉ
1.
La haute intensité
·
2. Des risques de pertes humaines et matérielles accrues
·
B. « MASSE » OU TECHNOLOGIE : FAUT-IL CHOISIR ?
·
1. La haute intensité : une hypothèse délaissée depuis la fin de la
guerre froide
·
2. « Haute » ou « très haute » technologie ?
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IV. LA RÉACTIVITÉ, UN ENJEU MAJEUR FACE AU RISQUE DE « SURPRISE
STRATÉGIQUE »
·
A. UNE SURPRISE STRATÉGIQUE
1. Malgré des signes avant-coureurs...
·
2. ... un conflit mal anticipé
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B. L'ENJEU MAJEUR DE LA RÉACTIVITÉ
1. Des conflits brefs et sans préavis
·
2. Une nécessaire souplesse dans la conduite des programmes
d'armement
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V. PARTENARIATS MILITAIRES ET COMPLEXIFICATION DES CONFLITS
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A. LE MERCENARIAT, UNE COMPOSANTE DE L'HYBRIDATION DES CONFLITS
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1. Le retour d'un phénomène ancien, facteur d'aggravation de la
violence
·
2. Un phénomène contre lequel la France doit rester mobilisée
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B. UN EMBARGO SUR LES ARMES INEFFECTIF
1. Un embargo « souple »
·
2. Un embargo non respecté
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EXAMEN EN COMMISSION
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LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES
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CONTRIBUTIONS ÉCRITES
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ANNEXE - DÉCLARATION DU 9 NOVEMBRE 2020
https://france-artsakh.fr/2020/11/26/le-senat-demande-au-gouvernement-de-reconnaitre-la-republique-du-haut-karabagh/
XII)
Les positions du Parlement français
[…] Constatant la menace
que constituerait un conflit armé de grande ampleur au Caucase du
Sud, mettant aux prises des puissances régionales à la porte du
Moyen-Orient ;
1. Prend acte du refus
du gouvernement azerbaïdjanais de privilégier une solution négociée
au conflit du Haut-Karabakh ;
2. Souligne le caractère
exceptionnel du conflit du Haut-Karabakh, en raison des belligérants
et de ses implications régionales, qui appelle une solution adaptée
;
3. Affirme l’urgente
nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit garantissant
la sécurité durable des populations civiles ;
4. Affirme la nécessité
absolue que le Haut-Karabakh assure sa pleine souveraineté en dehors
de toute administration azerbaïdjanaise sous peine d’une éradication
des populations arméniennes, au sein de frontières finales
déterminées dans une négociation multilatérale incluant les
autorités de l’Artsakh ;
5. Invite le
Gouvernement à procéder sans délai à la reconnaissance de la
République d’Artsakh et à l’établissement de relations diplomatiques
avec ses autorités en vue d’obtenir un règlement définitif du
conflit.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3436_proposition-resolution.pdf
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4102_proposition-resolution
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4102_proposition-resolution#D_Article_unique
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4102_proposition-resolution.pdf
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_def/l15b5054_rapport-information.pdf
https://www.vie-publique.fr/discours/283937-jean-castex-08022022-france-armenie-genocide-haut-karabagh-cooperation
https://www.ouest-france.fr/europe/azerbaidjan/une-vingtaine-de-deputes-francais-demandent-la-reconnaissance-de-la-republique-du-haut-karabakh-7016282
XIII)
Pourquoi la France ne veut-elle pas reconnaître le Haut-Karabagh ?
Le
Sénat vote en faveur de la reconnaissance du Haut-Karabagh
https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/haut-karabagh-la-france-n-a-pas-ete-a-la-hauteur-de-ce-qu-elle-devrait-etre
Par Héléna
Berkaoui - 5mn –
Le 25.11.2020
« Monsieur
le Ministre, passez à l’action ! », a appelé le Président de la
commission des affaires étrangères lors de l’examen de la
proposition de résolution sur la nécessité de reconnaître la
République du Haut-Karabagh. La
proposition de résolution a
été adoptée par 305 contre 1. Un vote accueilli par les
applaudissements des Sénateurs, qui se sont tous levés dans
l’hémicycle. Un consensus écrasant auquel s’est soustraite la
majorité présidentielle, très minoritaire au Sénat.
Le Haut-Karabagh est une enclave à majorité arménienne située en
Azerbaïdjan. Cette province arménienne a autoproclamé son
indépendance à la chute de l’union soviétique, en 1991, sans jamais
obtenir de reconnaissance internationale, pas même celle de
l’Arménie.
Si les Sénateurs entendent aujourd’hui reconnaître la République du
Haut-Karabagh, c’est suite aux combats meurtriers entre Arméniens et
azerbaïdjanais à l’automne et dans le but affiché de porter secours
à l’Arménie. Soutenue par la Turquie, l’Azerbaïdjan s’est retrouvé
en position de supériorité face aux Arméniens. L’accord tripartite
(Russie-Azerbaïdjan-Arménie) du 9 novembre a mis fin aux combats
avec l’arrivée de 2 000 soldats russes comme force d’interposition.
Un accord honni sur les bancs de la Haute assemblée où Bruno
Retailleau a rappelé les propos du président azerbaïdjanais, Ilham
Aliev, qui au lendemain de la signature de l’accord à qualifier les
Arméniens de chiens. « Il ne faut pas se cacher derrière notre petit
doigt diplomatique », a-t-il poursuivi en appelant la France à
sortir de la neutralité et à prendre position. Par ailleurs, le
Président de la commission des affaires étrangères, Christian
Cambon, a rappelé que la France, malgré sa qualité de coprésidente
du « Groupe de Minsk » - aux côtés de la Russie et des États-Unis -,
n’a pas été consultée dans le cadre de cet accord de cessez-le-feu.
Avant la séance, le Sénateur affirmait que « la France n’avait pas
été à la hauteur de ce qu’elle devrait être » (lire
ici).
En face, le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des
Affaires étrangères a reconnu que cet accord était imparfait et
n’envisageait pas, par exemple, d’issues pour les Arméniens déplacés
par les combats. « Aujourd’hui, cet accord de cessez-le-feu existe,
il faut construire, à partir de là, une paix durable, une relation
entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan », a cependant soutenu
Jean-Baptiste Lemoyne.
Au cours des allocutions, nombre de Sénateurs se sont émus des
exactions présumées des soldats azerbaïdjanais. La résolution invite
le Gouvernement à demander l’ouverture d’une enquête internationale
pour crimes de guerre. Le secrétaire d’État a néanmoins souligné
qu’il serait difficile de saisir la Cour pénale internationale dans
la mesure où les deux pays ne sont pas signataires du Statut de
Rome.
Le rôle de la Turquie, allié à l’Azerbaïdjan, a largement été
rappelé dans un contexte plus large où ce pays est engagé dans de
nombreux conflits, à Chypre, en Libye ou encore en Syrie. Les
difficiles relations diplomatiques entre Paris et Ankara appellent
une réponse forte, pour les sénateurs. « Ils ne connaissent qu’une
seule limite : le rapport de force », a tancé, par exemple, Bruno
Retailleau.
En réponse, Jean-Baptiste Lemoyne a rappelé que le Président de la
République avait été le premier a condamné l’envoi, par la Turquie,
de mercenaires syriens aux côtés des soldats azerbaïdjanais. Le
secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères a aussi voulu rappeler l’aide apportée ces derniers jours
aux Arméniens : un avion-cargo chargé de 20 tonnes d’aides
gouvernementales, un autre de 50 tonnes qui est parti le
27 novembre.
Sur le fond, Jean-Baptiste Lemoyne estime que cette reconnaissance
« ferait perdre toute influence » à la France dans la suite des
négociations, en s’aliénant l’Azerbaïdjan comme interlocuteur.
Malgré un large consensus, la proposition de résolution de la
république n’a donc pas convaincu le Secrétaire d’Etat. Les députés
LREM et les sénateurs RDPI ont déposé parallèlement leur propre
projet de résolution, appelant notamment « tous les acteurs
régionaux, et surtout la Turquie, à s’abstenir de toute ingérence,
déclaration ou action belliqueuse ».
Publié le : 25/11/2020 à 20:20 - Mis à jour le : 27/11/2020 à 11:52
Pourquoi
la France ne veut-elle pas reconnaître le Haut-Karabagh ?
Frédéric Senneville.
Publié le 4 décembre 2020 à 17h35, mis à jour le 4 décembre 2020 à
19h04 - Source : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
https://www.tf1info.fr/international/pourquoi-la-france-ne-veut-pas-reconnaitre-le-haut-karabakh-2171958.html
« OUI,
MAIS NON - Si le Sénat en novembre dernier, puis l’Assemblée
nationale hier, ont voté pour la reconnaissance de l'État du
Haut-Karabakh, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le
Drian, avait par avance opposé une fin de non-recevoir, en se
prononçant contre.
Le statut du
Haut-Karabakh est actuellement celui d’une République autoproclamée
(depuis 1991), que ne reconnaît aucun des pays membres de l’ONU. Son
espace géographique, enclavé en Azerbaïdjan, vient d’être amputé des
deux tiers à l'issue d’un conflit meurtrier cet automne.( ?)
Bakou a ainsi récupéré
la totalité des territoires perdus depuis la fin de la guerre en
1994 au terme d'une offensive soutenue par Ankara et d’un accord
parrainé par Moscou.
La population à majorité
arménienne s’est donc réfugiée soit dans ce qu’il reste du
territoire, soit en République d’Arménie. L’équilibre actuel semble
garanti par la présence de l’armée russe, mais pour cinq ans
seulement. La route de l’Arménie, cordon ombilical vital de
l’enclave, est en grande partie à redessiner, dans
une zone montagneuse particulièrement difficile.
C’est dans l’idée de
renforcer la légitimité de cette population, et dans l’hypothèse
d’une trop grande fragilité des garanties, que les deux chambres du
Parlement français ont successivement voté en faveur d'une
reconnaissance de la République du Haut-Karabakh. Jeudi, l’Assemblée
nationale s’est exprimée par cent-quatre-vingt-huit voix pour, trois
contre et treize abstentions. »
La résolution
“non-contraignante” était portée par le groupe Les Républicains,
dont la proposition vise à "la protection du peuple arménien et des
communautés chrétiennes d'Europe et d'Orient." Cet élargissement à
une cause confessionnelle, ainsi qu’à la problématique de l’adhésion
de la Turquie à l’UE, a d’ailleurs rebuté des députés favorables au
projet.
En séance, le
ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a maintenu la
position du gouvernement, hostile à une telle reconnaissance. Pour
lui, ce serait “renoncer à notre rôle de médiateur“ dans le conflit,
en “nous excluant de nous-mêmes de la co-présidence du groupe de
Minsk”. Ce triumvirat diplomatique associe en effet Paris à Moscou
et Washington, un format d’ailleurs mis en cause par Ankara, qui
entend s’inviter dans la médiation.
Le Quai d'Orsay veut
garder les mains libres, dans les multiples dossiers qui l'opposent
à la Turquie d'Erdogan, des ressources gazières en Méditerranée
orientale aux caricatures de Charlie Hebdo, en passant par la Syrie
et la Libye.
Jean-Yves Le Drian a
également rappelé que “même l’Arménie ne demande pas” de reconnaître
le Haut-Karabakh… puisqu’elle ne le fait pas elle-même. Cette
résolution du Parlement français est en effet, pour l’heure, unique
au monde.
En dépit de la position
du gouvernement rappelée par le ministre des Affaires étrangères,
les députés LaREM présents ont très majoritairement voté en faveur
de la résolution aux côtés du groupe LR : un seul vote contre,
treize abstentions et quatre-vingt-deux votes pour. Majoritaires en
séance, leur alignement sur la position du Quai d’Orsay aurait fait
échouer le texte. Frédéric Senneville
XIV)
Conclusions
Comme nous
pouvons le constater par cette étude, la frontière entre la
République d’Arménie (de 1920) et la République d’Azerbaïdjan est
une question qui date de plus de 100 ans et qui a obtenu un terme à
la Conférence de la Paix d'après le principe ethnographique, qui est
la base de la délimitation des frontières, la frontière entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan suit essentiellement la ligne qui sépare
la zone des plaines de celle des régions montagneuses.
Il est
évident que depuis, le génocide contre la population arménienne se
poursuivant, ce crime a eu pour conséquence de dénaturer la
situation démographique des populations de la région.
Ceci dit,
le principe qui se précise depuis un siècle « génocide contre
territoire » est dénoncé par notre Conseil National et par la
Charte des Nations Unies :
– L’article
2 § 4 est un article central de la Charte, il reflète aussi le droit
international coutumier.
« Les membres de l'organisation s'abstiennent, dans leurs relations
internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force,
soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de
tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts
des Nations Unies ».
Sur la base des rapports du Conseil de l’Europe et celui du Sénat
français :
Le fait de
nier l’existence de l’Etat d’Arménie Occidentale (République
d’Arménie de 1920) territoire où s’est produit le génocide des
Arméniens reconnu par la Communauté internationale et de démanteler
cet Etat par l’emploi de la force militaire est fortement dénoncé
par le Conseil National d’Arménie Occidentale,
Le
fait que dès le début des rapports ci-dessus, de prétendre que les
territoires en question font partie intégrante de la République
d’Azerbaïdjan et relève de son intégrité territoriale est un
parti-pris non justifié sur le plan du droit international sans
aucun rapport avec les Traités et une position de neutralité, ce qui
en dit long sur la ou les méthodes choisies.
Par
conséquent, le Conseil National d’Arménie Occidentale demande aux
Députés et Sénateurs de reconsidérer leurs positions sur la base des
éléments concernant la situation réelle de l’Arménie, de l’Artsakh
par rapport à l’Arménie (1920), du génocide des Arméniens, de
l’occupation territoriale de l’Arménie (1920), des Traités et
Sentences juridiques et non d’une législation soviétique obsolète
puisque les frontières administratives des Etats de l’Union
soviétique ne peuvent être des bases juridiques pour déterminer des
frontières internationales qui n’ont fait l’objet d’aucun travail de
commission de délimitation et de démarcation (dans le cadre
soviétique) et qui ne tiennent pas compte des changements
démographiques suite au génocide des Arméniens et du démantèlement
de la République d’Arménie reconnue internationalement en 1920.
Vous
adressant, Mesdames et Messieurs, l’assurance de ma considération
distinguée.
Karin, le 21
mai 2022
Arménag APRAHAMIAN
Président du Conseil
National d’Arménie Occidentale
Western Armenia News -
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