Les Chrétiens d’Orient se prennent en charge en Syrie

 La propagande bat son plein autour de la réunion qui aura lieu à Moscou à partir du 26.01.2015, alors rappelons nous de la situation de terrain.

 On peut constater que tout est focalisé en direction d’une opposition modérée d’obédience islamiste qui pourtant ne représente qu’une partie d’une opposition modérée ayant des ramifications bien plus importantes.

 Il est question ici des Arméniens, des Assyro-chaldéens, des Syriaques et autres populations chrétiennes autochtones, qui ont suffisamment voués leur loyauté envers l’État syrien depuis le début de la guerre civile et qui payeront encore pour longtemps leur attachement à la protection de leur identité, de leur tradition et de leur culture.

 On parle ici de chrétiens autochtones (Arméniens, Assyro-chaldéens, Syriaques etc…) qui représentent aujourd'hui plus de 10% de la population en Syrie, mais qui représentaient une très forte majorité lors de l'établissement de l'État syrien en 1920, répartis sur l’ensemble du territoire et regroupés parfois de façon plus intense et compacte dans des régions comme la région de Djézireh.

La région de Djezireh est une région aujourd'hui enclavée qui représente près de 1/8^ème du territoire syrien.

Arménag Aprahamian et Ahikar Rashid Issa

 La réunion qui a eu lieu avait pour objectif d’examiner différents points qui seront présentés à la Conférence de Moscou.

Un des premiers points entre autre a été de confirmer la participation de Monsieur Ahikar Rashid Issa à cette conférence, ayant reçu mandat de représenter les peuples arméniens, assyro-chaldéens et syriaques.

Un second point concerne une question d’ordre juridique, depuis l’émergence de la guerre civile en mars 2011, les populations se posent des questions concernant leurs droits en tant que peuples premiers dans les régions de Djézireh et de Cilicie.

Aussi, certaines difficultés d’ordre discriminatoire par le fait qu’ils ne soient pas musulmans d’origine viennent s’ajouter à une situation déjà fortement compliquée.

Il en est de même par le fait constitutionnel que seul un président de religion musulmane peut être élu au poste suprême de l’autorité syrienne.

Aujourd’hui, face à cette situation de crise, les populations chrétiennes sont dans l’obligation de se prendre en charge tant au niveau de leur quotidien qu’au niveau de leur protection physique et de leur sécurité.

Dans cet esprit, ils ont constitué leur force d’auto-défense et revendiquent une autonomie linguistique et culturelle dans le cadre d’une neutralité positive, permanente mais armée.

 

Les forces d’auto-défense arméniennes, assyro-chaldéennes et syriaques de part leur discipline et leur dévouement permettent non seulement de protéger les populations, les quartiers, les écoles et les édifices religieux mais elles permettent aussi en appui  à ce que les forces gouvernementales et non gouvernementales poursuivent leur lutte contre le terrorisme.

 Ahikar Rashid Issa aura fort à faire pour présenter une situation extrêmement dangereuse et humanitairement catastrophique, mais sa tâche ne s’arrêtera pas à décrire une situation de guerre que tout le monde connaît déjà.

Elle consistera aussi à rappeler aux participants et plus généralement au monde que les populations chrétiennes entendent défendre leur existence en Syrie, c’est pour cela que face au danger terroriste la constitution de centres de formation militaire s’inscrit prioritairement et nécessite le soutien des chrétiens du monde entier.

 Nous constatons que les sermons malheureusement ne peuvent pas lutter efficacement contre le terrorisme qui s’est déjà exprimé sous forme d’un génocide contre les peuples arménien, assyro-chaldéen et syriaque.

La constitution de centres de formation militaire reste la seule issue réelle et factuelle pour sécuriser les chrétiens d’orient.

 WAN

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