Communiqué officiel du Conseil National
d'Arménie Occidentale
Nous
avons lu sur le site en français des
Nouvelles d’Arménie, que Claude Mutafian
aurait fait une déclaration selon
laquelle « le Haut-Karabagh doit céder à
l’Azerbaïdjan des territoires conquis
inhabités » ….
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=112808
Nous pouvons évidemment contester cette
déclaration, ou bien mettre en doute le
fait que Claude Mutafian aurait fait
cette déclaration.
Toutefois au-delà du fait que cette
déclaration est réelle ou pas, c’est la
question du renoncement, en général qui
mérite qu’on s'y intéresse.
Le renoncement, tel que présenté dans
cette déclaration, est présenté sous
forme d’un compromis politique qui
aboutirait à une réconciliation.
Pourtant nous sommes face
quotidiennement à un rapport de force
qui engendre des pertes humaines,
renoncer dans ce cas précis reviendrait
à baisser sa garde, c'est-à-dire, de
renoncer à garder sous contrôle un
ennemi qui tue quotidiennement nos fils
depuis 1988.
Nous n’avons eu et nous ne pouvons avoir
aucune garantie d’une fin d’agression
totale sur les populations arméniennes,
on parle ici de crimes contre l’humanité
(Bakou, Soumgaït, Malagha) et la
civilisation (cimetière de Djugha).
Ensuite seul, le pouvoir politique du
Haut-Karabagh ne peut décider de quoi
que ce soit dans ce domaine, et encore
moins de céder un territoire qui
juridiquement ne fait pas partie de
l’Azerbaïdjan. L’Artsakh appartient à la
nation arménienne.
Pourtant, le renoncement (par certains)
des droits du peuple arménien est un
phénomène récurrent et notoire.
Ce que pourrait (méfiez-vous des
contrevérités) déclarer Claude Mutafian
concernant la frontière entre l’Artsakh
et l’Azerbaïdjan, d’autres le font tous les
jours concernant la frontière entre
l’Arménie Occidentale et la Turquie.
Bien entendu, ce sera sans effet réel,
et les déclarations ne pourront rien
changer au niveau juridique. La question
de la frontière entre l’Artsakh et
l’Azerbaïdjan est liée à l’article 92 du
traité de Sèvres (Traité de Paix
international).
Plutôt que de mettre en place des
négociations pour régler la question des
frontières, l’Azerbaïdjan a voulu
profiter du tremblement de terre et de
la crise sociale qui s’en est suivie en
Arménie orientale pour s’en prendre aux
populations civiles et perpétrer un
nettoyage ethnique.
La guerre déclarée par l’Azerbaïdjan au
peuple arménien d’Artsakh a été une
erreur profonde de l’Azerbaïdjan. Elle a
éveillé l’esprit de résistance des
patriotes hays et elle a permis aux
Arméniens d’Arménie Occidentale
d’affirmer leur droit à l’auto-détermination.
Ce qui est étonnant c’est plutôt, que
plus personne ne parle du Traité de
Batoum du 4 juin 1918, entre le
gouvernement Dashnag et l’Etat turc, une
semaine après Sardarabad. Traité qui
revient à donner à la Turquie et
indirectement à l’Azerbaïdjan le
Zanguezour et la région de Lori.http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Batoum
Ce traité a eu lieu en pleine première
guerre mondiale entre un gouvernement
(arménien) et un État (la Turquie)
membre de la Triple Alliance en guerre
contre la Triple-Entente, avant même
l'armistice de Moudros (30 octobre 1918)
et qui a perpétré le génocide des
Arméniens.