MAIB a décidé d'en finir avec l'Arménie Occidentale
100 ans après les massacres de Cilicie, les Arméniens en deuil, commémorant le souvenir des dizaines de milliers de martyrs, Madame Marie-Anne-Isler-Beguin a souhaité se recueillir et partager nos souffrances, d'une manière un peu particulière....
Pour une fois n'est pas coutume et même si nous avions l'habitude d'un peu de compassion, on ne peut pas être plus clair à l’attention de notre Etat, l’Arménie Occidentale et ce, exprimé directement de la bouche de Madame Isler-Beguin, il faut donc définitivement en finir avec la question de l’Arménie Occidentale en forçant, la République arménienne à reconnaître une frontière avec la Turquie, englobant l’Arménie Occidentale aujourd’hui occupée et en ces termes.
« Ainsi, les revendications territoriales mentionnées dans la "Déclaration d’indépendance" arménienne qui désigne l’est de la Turquie dans les termes d’"Arménie occidentale", pourraient prendre fin avec la reconnaissance mutuelle de l’inviolabilité des frontières turco-arméniennes. »
Ce qui signifie que, si la République arménienne reconnait une frontière passant sur l’Araxe, on effacerait à tout jamais l’existence juridique et politique de l’Arménie Occidentale, déclarée indépendante devant la France le 2 janvier 1918, et reconnue comme indépendante par la Russie, le 13 janvier 1918. Et il faut faire, tout ça, très vite avant que les Arméniens du monde entier complètement anesthésiés, se réveillent, et crient à la trahison.
Ce qui signifie aussi, que l’Arménie Occidentale doit être complètement anéantie, politiquement et juridiquement, pour que la Turquie puisse entrer en Europe avec les frontières actuelles. Puisqu’il se trouve que, comme l’Arménie Occidentale est un territoire occupé, au même titre que Chypre du Nord; de la fameuse Turquie, ne peut actuellement entrer en Europe, que la partie anatolienne, déclarée par le traité de Lausanne.
Ce qui signifie aussi, que si l’Arménie Occidentale reste telle quelle, les Arméniens d’Arménie Occidentale pourraient revendiquer tout leur droit, et par exemple, devant la Cour Européenne des droits de l’Homme,pour faire valoir, la Convention 82, sur l’Imprescribilité des crimes contre l’Humanité et des crimes de Guerre.
Sans oublier que la politique qui consista durant toutes ces décennies à focaliser la question arménienne uniquement autour de la reconnaissance du génocide est une politique intentionnellement organisée, de telle façon qu’au fil des générations les Arméniens d’Arménie Occidentale, ne revendiquent plus leur droit légitime et territorial conformément au droit international, en vidant progressivement toute substance juridique permettant de faire valoir des droits.
Par contre et sans hésiter l’Europe soutien, avec enthousiasme, l’installation de Meshkhets au Djavakhk, on imagine facilement à la lumière de tous ces évènements l’intensité du complot qui entoure encore la Question Nationale Arménienne.
Quand à la reconnaissance du génocide, sous la forme de l’art. 2 de la Résolution du Parlement Européen de 1987, reste en vigueur, et toute la politique va dans ce sens ;
Art 2. est d'avis que les événements tragiques qui se sont déroulés en 1915-1917 contre les Arméniens établis sur le territoire de l'Empire ottoman constituent un génocide au sens de la convention pour la prévention et la répression de crime de génocide, adoptée par l'Assemblée générale de l'O.N.U. le 9 décembre 1948; reconnaît cependant que la Turquie actuelle ne saurait être tenue pour responsable du drame vécu par les Arméniens de l'Empire ottoman et souligne avec force que la reconnaissance de ces événements historiques en tant que génocide ne peut donner lieu à aucune revendication d'ordre politique, juridique ou matérielle à l'adresse de la Turquie d'aujourd'hui.
On comprend mieux pourquoi, pour Madame Isler-Beguin, la soi-disant affaire du génocide qui est un Crime contre l’Humanité, il me semble, le Crime des Crimes, contre toute l’Humanité, resterait une pomme (verte) de discorde, à croquer avec modération. C’est tout simplement délirant et ce beau discours a lieu 15 jours avant la Commémoration Internationale des Victimes Arméniennes du Génocide qui a eu lieu en Arménie Occidentale de 1894 à 1923, donc durant quarante ans, par phases successives, incluant pour ceux qui ne l'avaient pas encore compris, la récidive donc déjà l'intention par la récidive, et par les Gouvernements Turcs successifs, en ces termes ;
« L’affaire du génocide reste une autre pomme de discorde entre les deux peuples. Un siècle après les massacres et les déportations massives d’environ 1,5 million d’Arméniens à la fin de la première guerre mondiale par l’empire Ottoman, l’utilisation du terme génocide représente encore un délit d’opinion en Turquie. »
Attention, alors les « méchants arméniens » qui depuis un siècle demandent justice, n’aident pas les héritiers de l’Empire Ottoman, à faire un travail de mémoire, c’est vrai ces fameux héritiers, ils l’ont perdu si rapidement la mémoire, à croire que l’amnésie est génétique dans ce pays. Et voilà donc, sous quelle forme on nous annonce la couleur ;
« La campagne active de la diaspora arménienne tant en Europe qu’aux Etats-Unis visant à faire reconnaître le génocide arménien aux puissances occidentales n’aide pas la société turque à faire le travail nécessaire de mémoire sur les événements historiques survenus à l’effondrement de l’empire Ottoman et la pousse souvent à adopter une attitude défensive et à camper sur ses positions. »
Maintenant, nous comprenons mieux le sens des tentatives de rapprochement, dite officielles, mais je veux croire que ces tentatives seront vaines, et ne trouveront pas d’écho favorable, puisque immédiatement qualifiées de supercherie, allant dans le sens de la poursuite du plan d’extermination des Arméniens de leur milieu naturel et de toutes les façons possibles, à la lecture des " allégations de génocide" qui sont ici exprimées ouvertement par Madame Isler-Beguin.
« Toutefois il y eut des tentatives officielles de rapprochement ; ainsi la Commission de Réconciliation Turco-Arménienne établie en 2001, a avorté après le refus officiel de l’Arménie d’y participer. Suite à cet échec, la Turquie proposa la création d’une Commission conjointe de scientifiques pour étudier les allégations de génocide. Rejetée dans un premier temps par les Arméniens, elle pourrait trouver un écho favorable aujourd’hui. »
Et pour clôturer cette ignoble prose, au moment ou le monde aspire au respect du droit, au respect des hommes, des femmes et des enfants, et au respect des anciennes nations, voilà qu’on soutien des pseudo-intellectuels en prenant comme bouc-émissaire, Hrant Dink, voyons c’est facile, il n’est plus là, et on jette de la falaise de l’oubli les deux millions de victimes, arméniennes, pour la raison, la plus terrible dans ce monde de destructeur fanatique, n'est ce pas, d’être ou d’avoir été ARMENIEN, en ces termes ;
« Mais malgré de nombreux signes d’ouverture du coté turc, avec notamment l’engagement de personnalité comme Hrant Dink ou la mobilisation d’intellectuels turcs pour la campagne de demande de pardon en 2008, la société turque et une partie de sa classe politique peinent à entamer les débats de fond sur ce sujet douloureux. »
C’est donc le sujet qui est douloureux, mais pour moi, pour nous, cette douleur est réelle, elle est physique et présente, et elle est d’autant plus insupportable quand on constate le manque total d’objectivité et de justice, de la part pourtant de gens qui paraissent être des gens responsables. En fait, ce discours peut être ressenti comme une vengeance politique en fin de mandat parlementaire, mais pourtant, une vengeance contre qui ! Contre des morts ? Mais, eux, ils sont morts, Madame Isler-Beguin, il n’en reste plus à tuer, c’est bon, c’est fini……
Et l’Arménie Occidentale, Madame Isler-Beguin, est en vérité et aussi, un espace géographique naturel, vous n’y pourrez rien, c’est comme l’eau, le vent et la montagne, les autochtones et leur vitalité existent encore, aujourd’hui plus qu’avant !
Arménag APRAHAMIAN
Membre du Conseil National d’Arménie Occidentale