2010 թ, Յունուար 24                                                                                                                             Djavakhk

COMPTE RENDU DE LA CONFERENCE DU 22 JANVIER 2010

A MARSEILLE UGAB

LE DJAVAKHK - UNE CRISE HUMANITAIRE

Nous étions réunis ce soir en présence d’une soixantaine de personnes qui ont accueilli Mr Aprahamian et Le Docteur Mardoyan dans une grande chaleur fraternelle.

Melle  Anna Mardirossian à très bien résumé l’objectif du jour : LE DJAVAKHK, en faisant un récapitulatif de la situation de cette partie de notre Pays et de nos compatriotes Djavakhksi. Elle a d’ailleurs rappelé l’autochtonie des Arméniens du Djavakhk et le don arbitraire de ce territoire par Staline.

Je tiens à la féliciter personnellement de son discours d’introduction, de la force qu’elle a fait passer d’entrée de conférence, attirant l’attention totale de l’assemblée réunie. Elle a été tout simplement en un mot : FORMIDABLE ! Durant les débats Mr Aprahamian a rappelé avec raison toute l’importance de pouvoir s’adresser au sein de l’UGAB et d’y avoir été invité, Boghos Nubar Pasha ayant été le représentant officiel de l’Arménie Occidentale libre et indépendante en  1919-1920.

La conférence a débutée par les explications de Mr Aprahamian concernant succinctement un rappel historique du C.N.A, des personnes en faisant partie, et nous sommes passés ainsi à un rappel sur la création du Conseil National Arménien du Djavakhk datant de 2008, et le plus important la défense DES DROITS DES ARMENIENS D’ARMENIE OCCIDENTALE.

Les conférenciers ont appuyé sur le fait de pouvoir s’exprimer, de pouvoir se défendre, en rappelant que le fait de vouloir couper le souffle au Peuple arménien n’est pas nouveau, hélas, l’Arménie Occidentale, l’Artsakh, le Djavakhk sont des exemples de continuité de cette tentative « de baillonage » répréhensible et nous devons, hélas, y faire face également en France.

Un film aura présenté la situation actuelle au Djavakhk, nous avons pu voir de nos propres yeux l’Etat de délabrement VOLONTAIRE de nos Eglises, de nos Khatchkars, la situation psychologique dans laquelle se trouve nos compatriotes pour certains ne sachant même plus qui ils sont ! Pour d’autre la situation est inverse : un vieil homme criant haut et fort NOUS SOMMES AUTOCHTONES ! CETTE TERRE EST ARMENIENNE ! INTCH GUZES ! HAY EM ! Mettant en avant ainsi l’importance de la conscience identitaire individuelle.

On parle toujours du génocide des Arméniens par les turcs mais on oublie souvent de rappeler le rôle de la Géorgie sur la destruction des terres et des hommes au Djavakhk. Des images d’époques ont pu donner toute la grandeur à ce film historique.

Je dois avouer qu’encore une fois j’ai eu mal… mal de voir nos pierres sacrées emprisonnées  avec de simples morceaux de pierres pour servir de muret dans les rues principales devant l’indifférence totale des passants ! Le Sacré doit être protégé et défendu !

Il aura été démontré que grâce à cet art (le travail de la pierre, les khatchkars et vishapakar) , nous pouvons scientifiquement prouver que nous sommes bien une nation Première puisque étant sur ce territoire des -5000 ans avant JC . Le travail de recherche de Mr Samvel Karapetyan, membre du C.N.A rappelons le, est d’une très grande importance puisqu’il fait ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent : il répertorie et photographie sur le terrain les traces d’existences de notre peuple au Djavakhk et en Arménie Occidentale ce qui constitue une preuve scientifique et visuelle de plus.

Un rappel sur l’aspect historique de 1830 aura permis aussi de démontrer comment le gouvernement Géorgiens essaie de conforter la thèse de « non autochtonie » des Arméniens du Djavakhk en mettant en avant déplacement des Karintsi vers le Djavakhk. Hors, depuis quand la retraite  de la population sur son propre territoire, c'est-à-dire d’une région à l’autre, prouverai la non autochtonie de son peuple ? De plus, nous aurons appris grâce à Mr Aprahamian qui se rend sur le terrain régulièrement, que nos compatriotes du Djavakhk parlant l’arménien occidental et ayant donc gardé leur racine linguistique, nous pouvons repartir en les aidants sur des bases saines (dans certains villages il est à noter que le géorgien leur est TOTALEMENT INCONNU ! Il y a donc eu dans ce territoire un refus d’assimilation hautement développé).

Nous avons eu un aperçu des expressions culturelles traditionnelles, il a été noté que malgré le fait qu’un recensement doit être effectué et à toute son importance, la « façon », la manière de travailler un art par exemple la façon du travail de taille de la pierre à tout aussi son importance pour démontrer la caractéristique de l’identité. Nous avons tous, en effet, le sentiment d’appartenance identitaire mais l’avoir et l’affirmer par le biais de l’art est une autre chose.

Il y aura eu, lors de cette soirée et au cours de cette conférence un passage qui aura laissé les étudiants de UGEFA dans un profond silence… Nous avons pu voir l’état du cimetière de Tiflis, Khojivank, détruit à coup de pelleteuse. Les ossements à l’air libre… comment réagir face à ces images alors que c’est dans ce cimetière qu’a été enterré Raffi ! Comment peut-on traduire, lire ses œuvres, et laisser l’état Géorgien faire cet acte barbare de destruction ! Nous avons des droits pour nous défendre contre cette destruction. Mais alors, comment devrons nous prendre la non réaction de certains ? Les turcs massacrent, les Géorgiens détruisent, défendons nous !

Un éclaircissement  a été apporté aux étudiants et aux personnes présentes concernant la preuve de propriété. En effet, comment pourrions-nous prouver la propriété de nos biens et terres alors que nous n’avons pas de documents en notre possession ? Tout simplement parce que nous avons des droits historiques, parce que nous sommes les seuls héritiers de notre patrimoine, et pour pouvoir faire valoir nos droits, il n’existe qu’une seule façon de faire : exister en tant que Peuple ! En affirmant cette appartenance à notre Peuple, nous avons donc une existence en tant que collectivité (droit des autochtones) et non plus seulement individuellement (droit des minorités), et ce sera donc de cette manière que le droit international concernant les biens et les patrimoines pourront donc être mis en avant et légitimé.

Nous en sommes donc venu au droit des peuples autochtones, car nous sommes à la base de la reconstitution du peuple arménien, personne ne pouvant le faire à notre place car c’est bien l’affirmation de soi qui fera exister le peuple arménien dans son ensemble.

Pour expliquer toute l’importance et le travail de l’Assemblée des Arméniens d’Arménie Occidentale, les invités ont pu voir un enregistrement vidéo de la dernière intervention de notre représentant à l’ONU (en présence rappelons de la représentation du gouvernement Turc) qui aura ravi les participants et qui les a captivé. Il leur a été expliqué que bien souvent à tord nous sommes vu comme des extrémistes par certains… hors, appliquant nos droits et non pas ceux des autres, nous ne pouvons légalement pas être qualifié de ce terme. Par ces explications claires, par ce témoignage vidéo, toute ambiguïté aura pu ainsi être effacée.

Mais alors, quelle différence y a-t-il entre minorité ethnique et un peuple autochtone ? Tout simplement, dans le premier cas le droit s’applique au nom d’un individu et pas dans un but collectif, toute la différence est bien claire en droit international, et c’est pour cela qu’il faut faire l’inventaire de ce que nous sommes vraiment. Et la, il faut se poser la question : qui sommes nous ? Français d’origine arménienne, minorité turque ou géorgienne ? …

La deuxième partie de la conférence a concerné la situation au Djavakhk, une crise humanitaire.

Mme le Docteur Seta Mardoyan à expliqué en introduction comment elle avait été amené en rencontrer les membres du CNA, grâce à un projet de consultation médicale de compatriotes dans les services hospitaliers. Elle a du faire face à de nombreux problèmes et a été souvent amené à servir de traducteur à ses confrères de différents services. Elle s’est donc dit qu’il fallait une solution de prise en charge rapide, et nous en sommes donc arrivé à parler de la situation sanitaire au Djavakhk.

Il nous a été appris que le droit à la santé est stipulé à l’ONU et que ce droit est apparu la première fois en 1946 comme droit FONDAMENTAL. Toute personne à droit à un niveau de vie suffisant qui est un droit universel, les personnes ont donc droit à un accès à la santé et les états doivent garantir ce droit. Un article spécial d’ailleurs existe au niveau des peuples autochtone et de leur droit a la santé.

Des mots clé doivent servir de base à nos réflexions : disponibilité, accessibilité, qualité, obligations, respect, protection, satisfaction…  Autant de terme qui nous aurons été expliqué en détail au niveau médical et santé.

L’état des lieux a été réalisé sur une enquête du C.N.A datant de 2009, sur et au Djavakhk.

La situation est alarmante.  Il n’y a pas de liaison entre différents points, pas de communication en cas d’urgence, une dégradation des conditions d’existence, une situation médico-sanitaire déplorable…

Une analyse par secteur à été détaillé. Dans le contexte général  il est constaté que les routes directes sont très difficilement praticables et qu’il faut parfois 5 heures pour pouvoir se rendre dans un service… Sachant que la liaison avec l’Arménie dure tout de même 3 heures.

Sur la situation médico-sanitaire, il a été fait une étude qui répond à la question des causes de consultation, de mortalité et d’hospitalisation. Et les résultats qui ont été donné ont stupéfait l’assemblée… Maladies cardiovasculaires, tuberculose, sida, hépatite (il faut prendre en considération l’humidité du pays et l’état des maisons et des sols).

Une situation par région a été faite : lorsqu’il y a les établissements il n’y a pas de personnel, lorsqu’il y a du personnel il n’y a pas de matériel, et par endroit il n’y a rien, ni bâtiment, ni personnel, ni matériel… On peut donc en conclure que tout, absolument tout est à faire… et que nous ne pouvons pas laisser une partie de notre peuple sur le bord du chemin !

Une insistance particulière à été faite au niveau des services de gynécologie… Il faut savoir que statistiquement, le taux de natalité est maintenu en forte hausse et que le service de gynécologie principal est à Tiflis… mais comment peut une femme en couche se rendre à Tiflis avec l’état des routes, le temps à parcourir, sans ambulances ni personnel qualifié à l’accouchement d’urgence ?...

Comment pouvoir garantir la sécurité aux 500 familles d’Aspinza (qui représentent tout de même 5000 habitants) sachant qu’eux n’ont ABSOLUMENT RIEN et sont dans une situation sanitaire déplorables !

La conférence s’est donc achevée sur un débat, des questions réponses plus qu’intéressantes, dans le sens où elles portaient autant sur des ordres politiques, historiques, juridiques, sanitaire et le débat à pu se prolonger autour d’un apéritif convivial offert par les étudiants.

La soirée à été formidable dans tous les sens du terme, et je terminerai en soulignant la qualité des intervenants et des personnes présentes ce soir, cette jeunesse a une force incroyable, une envie de savoir et d’agir qui fera et sera toute la force de notre peuple.

Un grand merci aux étudiants de l’UGEFA d’avoir organisé cette soirée et de m’avoir permis de partager ce savoir et ce moment.

Mme AVANESSIAN-MARKARIAN

Déléguée à l’Assemblée des Arméniens d’Arménie Occidentale

http://armenie-occidentale.forumactif.fr/justice-f18/le-pecher-d-orgueil-ou-les-affabulations-d-alexis-t1171.htm

http://www.haybachdban.org/Armenie-Occidentale/dossiers/Djavakhk/Javakhk2006.htm