Tandis qu’en France apparaît dans les manuels scolaires
d’histoire en classe de troisième une présentation
outrancièrement minimisée du génocide du Peuple Arménien qui
aurait pu faire l’objet d’une plainte devant la justice si
la loi contre le négationnisme du génocide des Arméniens
n’avait pas été rétoquée par le Conseil Constitutionnel, la
déclaration de Mr Tigran SARKISSIAN, premier ministre, aux ambassadeurs
accrédités auprès de l’OSCE engage l’Arménie Orientale à la
reconnaissance d’une frontière avec la Turquie qui n’existe
pas selon le droit international, puisque le Président W.
Wilson a signé une Sentence Arbitrale le 22 novembre 1920,
qui fait l'objet d'un acte juridique officiel, délimitant
une frontière entre l'Arménie Occidentale et la Turquie.
Rappel
des faits : Dans un geste historique, le président arménien
Serge Sarkissian a invité le président turc Abdullah Gül à
assister au match de qualification pour la Coupe du monde de
football entre les équipes nationales des deux pays. Cette
invitation survient alors que d’aucuns espèrent une percée
dans les relations entre la Turquie et l’Arménie. Le
Président Gül s’est bel et bien rendu en Arménie le 6
septembre 2008 pour assister au match.
En
fait, suite aux revendications officielles de Mr Arménag
APRAHAMIAN Président du Conseil National d’Arménie
Occidentale, des négociations secrètes avaient déjà commencé
en 2007, entre la Turquie et l’Arménie Orientale avec la
médiation du Département fédéral des affaires étrangères
(DFAE) suisse, et une série de réunions avaient déjà eu lieu
à Berne. L’enchaînement des contacts diplomatiques aboutit à
la signature à Zurich de deux «protocoles»,
le 10 octobre 2009;
le premier consacré à l’établissement de relations
diplomatiques, le second à l’ouverture des frontières.
Le
processus n’allait pas tarder à échouer, dans la mesure où
la partie turque s’apprêtait à faire une déclaration
officielle dans laquelle elle liait les protocoles aux
négociations sur le Haut-Karabagh. La délégation arménienne
refusa alors de prendre part à la cérémonie. Finalement, il
n’y eut pas de déclaration.
Une
grande partie des Arméniens d'Arménie Occidentale et de la
diaspora arménienne, tous descendants de survivants du
génocide, est frustrée par le fait que, Ankara continue à
nier les faits et le règlement du contentieux . Alors que la négation du génocide reste une
politique d’État en Turquie, on se demande comment une
commission intergouvernementale pourra «étudier»
les différences historiques entre les deux pays. En Turquie,
tous ceux qui ont osé mentionner ces faits historiques ont
été persécutés et emprisonnés.
En
Arménie Orientale, la population est divisée : selon les
sondages d’opinion, une légère majorité se dégage contre les
protocoles. Mais seules quelques centaines de personnes se
sont rassemblées dans les rues, pour la plupart des
descendants de survivants (des groupes d’opposition ont
appelé à manifester le 9 octobre). Depuis l’indépendance de
l’Arménie, en 1991, il s’agit de la division politique la
plus grave entre Erevan, l’Arménie Occidentale et la
diaspora arménienne.
Depuis
ces protocoles n’ont pas fait l’objet d’une ratification par
les deux États.
Le
gouvernement d’Arménie Orientale n’a aucune légitimité pour
disposer des droits des Arméniens d’Arménie Occidentale
contre leur gré et à leur détriment.
La responsabilité des Arméniens d'Arménie Occidentale est
directement engagée, c'est une question relative à la prise
en charge de notre destinée et de nos droits avec notre
consentement préalable, libre et éclairé.
Rubrique :
Que dit l'histoire !
CORRESPONDANCE
D’ORIENT - SEPTEMBRE 1918 - ARMÉNIE
La paix imposée
aux Arméniens du Caucase à la suite de la reconnaissance par
l'Allemagne et la Turquie, d'une république arménienne dans
la province d'Ararat, une paix séparée avec la Turquie avait
été imposée par les Allemands au Conseil national arménien
de Tiflis.
Cette paix ne fut
pas reconnue par l’armée arménienne du Caucase laquelle sous
les ordres du général Antranik, le héros national arménien,
continue la lutte contre les Turcs.
Or, le journal
arménien Arev, qui se publie en Egypte, ayant, demandé à S.
E. Boghos Nubar Pacha, président de la délégation
arménienne à Paris, s’il ne pensait pas que les colonies
arméniennes de l’étranger devraient solennellement
protester contre cette paix séparée,
S. E. Nubar pacha
adressa à notre confrère la dépêche suivante :
« Paris, 15 août.
— Conditions imposées aux Arméniens- Caucase pour
constitution république arménienne ne résout pas question
arméno-turque qui doit rester ouverte jusqu'au Congrès de
paix. Du reste ces conditions de même" que paix
Brest-Litowsk étant -pas- reconnues par les Alliés ne
constituent rien définitif.