Sur la question d'une loi
pénalisant le négationnisme
Par Arménag Aprahamian
Président du Conseil National d’Arménie Occidentale
WAN :
Monsieur Aprahamian, on nous a informé par la presse que, le
mercredi 4 mai 2011, les sénateurs seraient disposés à
étudier le vote d’une proposition de loi (texte
voté par l’Assemblée nationale le 12 octobre 2006)
qui sanctionnerait le négationnisme du « génocide arménien
de 1915 » par le biais d’une niche sénatoriale. Nous
aimerions avoir votre avis sur cette question.
A. A. : Une association franco-arménienne,
sollicite effectivement des partis politiques et des
Sénateurs français pour l’adoption d’une loi prétendant
sanctionner le négationnisme du Génocide des Arméniens
correspondant à la loi-déclarative promulguée par le
Président Chirac le 29 janvier 2001, précisant par un
article unique que « la France
reconnait publiquement le génocide arménien ( ???) de 1915
( ???) ».
Nous le savons bien et la France en témoigne
par son Livre Jaune des Affaires arméniennes de 1893 à
1897, par sa présence politique et militaire en 1909 en
Cilicie (Adana) et par son mandat de protectorat des
populations arméniennes de 1919 à 1921, que le génocide des
Arméniens ne peut pas être réduit à 1915.
Le génocide des Arméniens est donc
aussi une
affaire d’Etat, même si l’activité associative reste une
activité importante, elle ne peut pas remplacer la position
officielle de notre gouvernement d’Arménie Occidentale
qui déclare que son peuple a été
victime d’un génocide de 1894 à 1923 perpétré par les
gouvernements successifs turcs.
C’est pourquoi, chers compatriotes, j’estime
de mon devoir, de vous avertir que, même si le Sénat
n’adopte pas cette loi qui pourrait faire l’objet d’une
« niche sénatoriale », ceci ne veut pas dire que la lutte
contre le négationnisme s’en trouve affectée, bien au
contraire, puisque la loi déclarative du 29 janvier 2001 est
une loi réductrice et aseptisée (réduit au plus petit commun
dénominateur) de la vérité historique, ne
tenant pas compte des preuves historiques contenues dans les
Archives Nationales de France, ayant pourtant pour base historique un
rapport officiel de la part de plusieurs parlementaires
français voire même d’amendements qui n’ont pas eu l’ampleur
et le soutien nécessaire par notre population pour être pris
en considération depuis 1998.
WAN: Merci, Monsieur Aprahamian